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Palestine

© Reuters

49 %

de taux de chômage à Gaza.

2,48 millions

millions de personnes ont besoin d’assistance humanitaire, dont 1,6 million à Gaza et 882 000 en Cisjordanie.

496  

attaques de colons israéliens sur les communautés palestiniennes ont été recensées.

Forcés d’abandonner leurs terres il y a plus de 70 ans, les Palestiniens vivent sous l’occupation israélienne depuis plus de 50 ans. À cette situation tendue s'est ajouté le blocus de la bande de Gaza. Témoin des difficultés quotidiennes rencontrées par les Palestiniens, Médecins du Monde intervient pour fournir un appui aux structures de santé et assurer un accès aux soins et aux ressources vitales.

Les conséquences de l’occupation israélienne

Entre blocus et pauvreté, un manque cruel de produits essentiels

La bande de Gaza est l’un des territoires les plus densément peuplés au monde. Parmi les 1,9 million de personnes qui y vivent, 1,3 million y sont réfugiées. Une ampleur telle que 70% d’entre elles vivent dans les 8 camps de réfugiés du pays.

 

Depuis 2007, le blocus terrestre, aérien et maritime imposé par Israël, les attaques militaires répétées jusqu’en 2014 et la répression disproportionnée de la Grande marche du retour en 2018 ont aggravé une situation déjà complexe.

 

Dans la bande de Gaza, le taux de pauvreté atteint 53 %. Près d’un tiers de la population vit dans une situation de pauvreté extrême. La pénurie de médicaments, de consommables et d’équipements est permanente. En 2019, jusqu’à 50 % des médicaments essentiels étaient indisponibles.

 

Le manque de centres de santé ou d’urgence correctement équipés ainsi que d’ambulances sont aussi à déplorer. Ces chiffres alarmants ne laissent aucun doute sur la nécessité d’apporter une aide médicale en Palestine.

 

En 2021, 6 ONG palestiniennes ont été déclarées organisations terroristes par le gouvernement israélien. Cette annonce a eu un impact négatif sur le partenariat de ces organisations avec les Organisations non Gouvernementales Internationale (ONGI) et la communauté des donateurs, limitant les services qu’elles fournissent à la communauté palestinienne. Cette annonce est considérée par les ONGI, dont Médecins du Monde, comme faisant partie des pratiques de rétrécissement de l’espace humanitaire mises en place par le gouvernement israélien.

  • Sortir de gaza pour accéder aux soins

    Certaines personnes atteintes de cancer ou de maladies chroniques ont besoin de traitements indisponibles à Gaza, et doivent être transférées. Mais le nombre de permis de sortie du territoire accordés aux patients nécessitant des soins urgents n’a cessé de diminuer, jusqu’à atteindre 44 % en 2017. En 2018, 52 personnes ont trouvé la mort alors qu’elles étaient en attente d’un permis de sortie.

     

    A cause des restrictions renforcées par l’épidémie de COVID-19, Israël n’autorise plus que certains cas, parmi les plus urgents, à sortir de la bande de Gaza pour bénéficier de soins. En plus de ces interdictions de sortie du territoire, l’accès aux soins de santé de base est régulièrement rendu indisponible par les nombreuses coupures de courant.

     

    Une réponse humanitaire et une aide médicale sont donc déterminantes en Palestine.

  • L’impunité des colons israéliens

    En Cisjordanie, notamment dans la région de Naplouse, la population vit dans une tension permanente du fait de la proximité avec les colonies israéliennes. Les enfants et les adolescents sont particulièrement à risques. Les Palestiniens, entourés d’une importante présence militaire, sont soumis à des fouilles et à des check-points réguliers.

     

    Une partie des colons israéliens attaquent régulièrement les communautés palestiniennes : harcèlement, coups, lapidations, tirs d’armes à feu, détérioration des habitations, destructions des cultures sont le lot commun de ces villageois. Ces attaques de colons ont significativement augmenté au cours des dernières années, et sont perpétrées en toute impunité.

     

    Ces traumatismes s’additionnent aux multiples déplacements forcés et aux destructions d’habitations palestiniennes par les autorités d’occupation israéliennes (911 destructions en 2021 en Cisjordanie).

  • La menace d’une annexion du territoire cisjordanien

    2020 a également vu l’émergence d’une nouvelle menace pour les populations de Cisjordanie : la volonté d’annexion par Israël d’une partie des territoires palestiniens, notamment le nord de la vallée du Jourdain et de certaines colonies. Illégale au regard du droit international, cette annexion semble pour l’instant avoir été reportée, mais elle fait toujours peser une menace sur les populations civiles.

     

    Parallèlement, cela a conduit à une augmentation de l’accaparement des ressources naturelles et des territoires, ainsi que des violences des forces armées israéliennes. Tout cela en vue de « préparer » le terrain à la possible annexion. Cette incertitude continue de peser lourdement sur l’état psychologique des communautés vivant dans la zone, notamment les populations bédouines qui ont vécu la multiplication des confiscations et des démolitions de leurs biens.

     

    En mai en 2021, une escalade de la violence à Gaza entraîné la mort de 261 Palestiniens en 11 jours, dont 67 enfants et 41 femmes. Plus de 2 200 Palestiniens ont été blessés, dont 685 enfants et 480 femmes. Les infrastructures ont été gravement endommagées, notamment les établissements de santé. En Cisjordanie également, l’augmentation du nombre de Palestiniens tués par les forces de sécurité israéliennes a été de 78 Palestiniens contre 28 en 2020.

     

    Le nombre de Palestiniens blessés par les forces armées israéliennes a été multiplié par cinq par rapport à 2020, avec 15 525 blessures signalées en 2021 contre 2 558 en 2020. 894 structures palestiniennes ont été démolies dans la zone C et à Jérusalem-Est contre 846 en 2020. Les attaques des colons israéliens causant des décès et des dommages matériels ont également augmenté, atteignant 496 attaques en 2021 contre 358 en 2020. L’épidémie de COVID-19 et ces dramatiques évènements ont aggravé l’environnement coercitif et les vulnérabilités des communautés palestiniennes ayant besoin d’aide humanitaire.

  • De lourdes conséquences sur la santé mentale des palestiniens

    Le stress et les autres troubles de santé mentale qui en découlent ne sont pourtant que rarement traités. Le personnel médical est peu formé pour les détecter, et les structures vers lesquelles les victimes pourraient s’orienter sont trop rares pour pouvoir répondre aux besoins. De plus, les problèmes psychologiques et mentaux sont stigmatisés et les familles n’ont pas le réflexe de se tourner vers des centres de soins pour ce type de souffrances.

© Olivier Papegnies

NOTRE ACTION HUMANITAIRE EN PALESTINE

Médecins du Monde travaille à l’intégration de la santé mentale au niveau des soins de santé primaires, à Gaza et en Cisjordanie.

Accompagner les soignants et aider les victimes

  • Transmettre les bons gestes face à l’urgence

    Médecins du Monde intervient dans la bande de Gaza pour préparer les structures de soins aux situations d’urgence et les aider à mieux coordonner leur action. Le personnel soignant est également formé spécifiquement aux soins d’urgence humanitaire. Orienter les victimes des crises vers les structures adaptées permet d’alléger les hôpitaux surchargés, et d’améliorer la qualité des soins primaires.

     

    En parallèle, Médecins du Monde travaille avec les ONG palestiniennes « Association pour la Culture et la libre pensée » et “Al Ataa” pour apporter un soutien psychosocial et des soins de santé mentale aux populations touchées. Il s’agit aussi de développer la prise en charge par les hôpitaux et les centres de santé des problématiques de santé mentale, en luttant notamment contre la stigmatisation.

     

    Ce travail a déjà permis de répondre à de nombreux cas de troubles psychosociaux sur les six dernières années, ainsi qu’à plusieurs cas de violences liées au genre.

  • Une aide médicale basée sur des protocoles spécifiques

    Suite aux événements liés à la Grande marche du retour, Médecins du Monde a fourni un appui aux services d’urgence de plusieurs centres de santé.

     

    Au cours de la pandémie de COVID-19, cet accompagnement des services d’urgence a été renouvelé. Des personnels de santé ont ainsi été formés, et des protections nécessaires comme des masques ont été distribuées.

     

    Enfin, Médecins du Monde a permis l’amélioration de la qualité des soins en santé sexuelle et reproductive, à travers le développement de protocoles de prise en charge dédiés et la formation des personnels, essentielles pour les populations gazaouies.

     

    En outre, des activités supplémentaires ont été incluses pour participer à la réponse au COVID-19 au sein des communautés ciblées, notamment la sensibilisation sur les risques de propagation du virus et la fourniture de 150 000 tests PCR au ministère de la Santé.

Civils et soignants visés par les conflits

En plus des 11 000 civils blessés pendant l’opération militaire israélienne “Bordure protectrice” menée en 2014 et des 18 000 blessés de la Grande marche du retour à la frontière entre Israël et Gaza, du personnel de santé, des ambulances et des structures de santé ont également été ciblés.

 

Malgré le danger, Médecins du Monde poursuit son action humanitaire en Palestine pour faire face aux conséquences du conflit et des 14 années de blocus à Gaza.

  • Bilan

    En 2021 dans la bande de Gaza, nous avons :

    • fourni 4 844 consultations d’appui psycho-social grâce à nos structures partenaires, intervenants majeurs de notre plan d’aide médicale envers les Palestiniens,
    • appuyé 452 personnels des structures de santé,
    • apporté de l’aide, du matériel et des formations techniques à nos partenaires et aux personnels de santé locaux,
    • orienté 140 personnes vers des prestataires des services juridiques en Cisjordanie.

SANTÉ MENTALE EN CISJORDANIE

Dans la région de Naplouse et dans le nord de la vallée du Jourdain, Médecins du Monde travaille à fournir un appui psychosocial aux victimes des violences des colons et des forces armées israéliennes. Le personnel médical est formé à la détection des troubles psychosociaux, afin de faciliter un référencement vers les structures de santé adéquates. Un système de référencement pour les troubles de santé mentale élaboré avec le ministère de la Santé a été adopté comme outil officiel national.

 

L’association propose elle-même du soutien psychosocial, notamment des groupes de parole. Les personnes qui ont été victimes d’attaques ou qui se sentent menacées peuvent y partager leurs expériences. Ce soutien psychosocial a notamment pu être proposé au sein des villages et de certaines écoles, dans les zones où les enfants sont particulièrement exposés à ces violences. Cela leur permet de renforcer leur capacité de résilience, et de mieux gérer leur stress.

  • BILAN

    En 2021, dans le cadre de sa mission humanitaire en Cisjordanie, Médecins du monde a :

    • fourni un appui psychosocial à 2 450 personnes,
    • ciblé 1 742 personnes qui ont participé à des consultations en santé sexuelle et reproductive,
    • ciblé 439 personnes qui ont participé à des séances de « psychoéducation »,
    • ciblé 171 438personnes avec des activités de prévention au COVID-19, durant lesquelles les membres de la communauté ont bénéficié de séances de sensibilisation.
  • 199 331

    bénéficiaires en 2021.

  • 2 900 000

    de budget en 2021.

199 331

bénéficiaires en 2021.

2 900 000

de budget en 2021.

Historique
  • 1999
    Début du programme de santé mentale et soutien psychosocial en Cisjordanie.
  • 2002

    Mise en place d’une clinique pour les victimes du conflit lors de la deuxième Intifada.

  • 2004

    Santé mentale et soutien psychosocial pour les victimes du conflit à l’hôpital de Rafidia.

  • 2008
    Mise en œuvre d’un centre communautaire de santé mentale en partenariat avec le ministère de la Santé à Naplouse et Jénine.
  • 2009

    Construction de 11 salles d’urgences dans la bande de Gaza suite à l’intervention militaire « Plomb durci ».

  • 2010

    Intégration des services de santé mentale dans 10 centres de soins de la région de Naplouse.