Philippines

Aux Philippines, de nombreuses femmes n’ont pas recours à des méthodes de contraception modernes, et l’avortement reste illégal, sans aucune exception.

La situation est particulièrement alarmante chez les jeunes femmes : le nombre de mères adolescentes ayant entre 10 et 19 ans ne cesse d’augmenter. La pratique du mariage d’enfants ou du mariage avant l’âge de 18 ans est la cinquième raison la plus citée par les jeunes pour ne pas aller à l’école.

De plus, 17,5 % des femmes philippines âgées de 15 à 49 ans ont subi une forme quelconque de violence physique, sexuelle et émotionnelle de la part de leur partenaire intime. Parmi les survivantes de violence liées au genre, deux sur cinq n’ont pas cherché à obtenir de l’aide.

L’accès à l’IVG reste restreint par le code pénal du pays, et sa pratique est l’une des principales causes de décès maternels aux Philippines, faute d’accès à un avortement sûr et légal et à des soins post-avortement de qualité.

Ainsi, 3 femmes meurent chaque jour de complications liées à un avortement pratiqué dans des conditions dangereuses, 11 femmes sont hospitalisées toutes les heures, et 70 femmes ont recours à l’avortement toutes les heures.

Les Philippines sont le pays où le nombre de cas de VIH augmente le plus rapidement au monde selon le classement d’Onusida. Le nombre de cas a doublé en 2023, et près de la moitié des personnes contaminées ont entre 15 et 24 ans. La région du Grand Manille rassemble 80% des cas.

Dans la région autonome musulmane de Bangsamoro, sur l’île de Mindanao, les populations sont exposées aux conflits et aux catastrophes naturelles, dans un contexte de transition politique et de conservatisme religieux musulman. Dans cette région, une femme mariée sur cinq ne reçoit pas les services dont elle a besoin en matière de planification familiale. Le mariage précoce et forcé des enfants constitue à la fois une cause et une conséquence des grossesses chez les adolescentes.

Depuis le début de l’année 2025, Médecins du Monde est présente sur place pour participer à une meilleure mise en œuvre du « dispositif minimum d’urgence pour la santé sexuelle et reproductive ». Il s’agit, en travaillant avec les communautés mais aussi avec les autorités locales et nationales, de prévenir les violences sexuelles, les grossesses non intentionnelles (en particulier chez les adolescentes) et d’accompagner les victimes de violences.

En 21 juillet 2024, le typhon Carina a touché violemment la capitale, avec des pluies historiques entraînant la montée du niveau de la rivière et l’évacuation de nombreuses familles. Médecins du Monde a fourni des kits d’hygiène aux familles évacuées du quartier de Tondo et des médicaments, des kits de dépistage de la dengue et d’autres fournitures médicales ont été donnés aux établissements de santé des zones d’intervention.

Enfin, plusieurs incendies ont eu lieu en 2024 dans les quartiers de Tondo et de San Andres, à Manille, laissant sans domicile plus de 10 000 personnes. Médecins du Monde et ses partenaires ont soutenu la mise en place de cliniques mobiles permettant d’accueillir les victimes, et fourni des bâches et des kits d’hygiène.