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Bordeaux : 300 personnes dont 110 enfants expulsées indignement !

Communiqués 12.02.2021

La Zone Libre à Cenon, squat solidaire - lieu de vie pour 80 familles depuis novembre 2019, a été expulsée ce matin dès 6h au cœur de l’hiver et en pleine crise sanitaire.

200 citoyens solidaires étaient présents dès 6 h afin d’observer et témoigner, mais tenus à distance et gazés par les centaines de CRS et gendarmes mobiles présents pour sécuriser l’expulsion. La Préfète, au service du gouvernement, s’appuie sur une ancienne décision du tribunal administratif de janvier 2020, instruite avant le début de la crise sanitaire.

Alors que ces personnes étaient connues des services sociaux depuis des mois et intégrées dans le tissu girondin (scolarité, travail, santé, réseaux social et amical), le refus de Mme Buccio d’appliquer l’instruction gouvernementale de janvier 2018 sur la résorption des squats et bidonvilles l’amène aujourd’hui à faire des propositions inadéquates et inhumaines. Aucune volonté politique d’accompagner ces familles dignement, confondant diagnostic social avec comptage policier.

Les familles en demande d’asile ont été envoyée vers un CADA. Comment ne pas être étonné qu’il ait fallu attendre une expulsion manu militari pour que l’Etat réponde à ses obligations. Que de temps perdu !

Les personnes avec des titres de séjour ont été orientées sur des dispositifs à Angoulême, niant ainsi leurs démarches d’insertion sur la métropole bordelaise.

Près d’une quarantaine de personnes sont montées dans des bus pour Guéret et Limoges, où ils vont bénéficier d’un hébergement d’urgence puis orientées sur des dispositifs correspondant à leur situation sociale ; Nombreux d’entre eux ont des droits incomplets et ont de grand risque de recevoir des Obligations de quitter le Territoire, alors qu’ils cherchaient asile et protection en France. Cet éloignement forcé brise volontairement les liens de solidarité tissés localement.

Une personne a été arrêtée et envoyée au Centre de Rétention Administrative.

La préfète s’illustre par l’absence de coordination et préparation en amont avec les collectivités territoriales et les associations.

La Mairie de Bordeaux a décidé l’ouverture en urgence à midi de l’Athénée Municipale afin que les personnes expulsées trouvent un abri temporaire le temps que des solutions d’hébergement soient identifiées. A été dépêché sur place un dispositif de médiateurs et assistants sociaux du CCAS.

Contrairement à ce que dénonce la Préfète, les associations ont été fidèles à leur engagement auprès de chacune de ces personnes. Une expulsion est un acte violent, perçue comme une agression et génératrice d’un intense stress et traumatisme pour les personnes déjà fragilisées de longue date. La Préfecture est seule responsable du refus de certaines propositions d’hébergement, propositions faites sous la contrainte et l’intimidation, et force à prendre place dans un bus sans en connaitre la destination.

En conséquence à 17h15 plus d’une centaine de personnes dont 40 enfants se trouve à la rue sans aucune solution pour passer la nuit.