L’Amérique centrale et le Mexique, qui font partie de la région méso-américaine, sont considérés comme le corridor ayant le plus fort flux permanent de migrants en transit au niveau mondial.
Le Mexique connaît une dynamique migratoire complexe, avec des flux d’émigration, d’immigration et de transit.
Environ 450 000 personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique. Parmi ces personnes, de plus en plus de familles, de femmes et d’enfants fuient la pauvreté, la violence et l’insécurité liée au crime organisé, aux pratiques des gangs et de certains agents des forces de l’ordre.
La situation de violence généralisée et d’impunité qui prévaut dans la région méso-américaine vient ajouter des déplacements internes de populations à cette crise migratoire transnationale.
Depuis le début de l’année 2022, le nombre de réfugiés, de migrants et de rapatriés en transit par voie terrestre vers le nord de l’Amérique centrale a considérablement augmenté. Les personnes se déplacent principalement par des voies irrégulières et, en cours de route, se heurtent à des obstacles bureaucratiques, subissent des accidents et des blessures, sont victimes d’extorsion et de violences sexuelles ou disparaissent et sont séparées de leur famille.
Les services dans les villes frontalières sont limités, et ceux qui existent sont débordés. Les refuges fonctionnent souvent bien au-delà de leur capacité et accueillent des personnes pendant plus d’un mois, alors qu’ils ont été conçus pour héberger des personnes pendant seulement trois jours. Le manque de services met en danger les femmes et les enfants déjà vulnérables.
Les enfants seraient exposés à des risques d’abus sexuels, de recrutement par des gangs et de violence, et les femmes sont des cibles vulnérables des gangs criminels qui se livrent à la traite des êtres humains.
En outre, la violence continue de sévir au Mexique et dans les villes frontalières en particulier.
L’année 2022 a été marquée par une aggravation de la crise des réfugiés au Mexique, avec une augmentation du flux de personnes ayant besoin de protection internationale et un nombre record de demandes d’asile dans le pays.
Alors que les politiques migratoires étaient déjà répressives en Méso-Amérique, le contrôle des frontières s’est encore durci. En 2019, les États-Unis ont exercé des pressions et obtenu la signature d’accords avec le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras, visant à freiner la migration irrégulière. Ces dispositifs ont entraîné la fermeture des routes migratoires, l’augmentation des déportations et des détentions des demandeurs d’asile et la militarisation des frontières. Il en résulte une extrême vulnérabilité des personnes migrantes, sur leur route migratoire mais aussi lors de leur retour forcé.