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Mexique et Amérique Centrale

© Olivier Papegnies

450 000  

personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique

25 %

de ces migrants sont des femmes

15 %

sont des enfants ou des adolescents

Face aux urgences, Médecins du Monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions au Mexique et en Amérique Centrale ci-dessous.

L’URGENCE HUMANITAIRE AU MEXIQUE ET EN AMÉRIQUE CENTRALE

La crise migratoire, les conditions d’accueil deplorables et le taux très élevé de violences liées au genre dans la région Méso-américaine nécessitent le déploiement d’une action action humanitaire de grande ampleur.

Reportage : Crise migratoire au Mexique et en Amérique Centrale

UNE CRISE MIGRATOIRE DE GRANDE AMPLEUR

  • Les migrants au coeur de l’insécurité

    L’Amérique centrale et le Mexique, qui font partie de la région méso-américaine, sont considérés comme le corridor ayant le plus fort flux permanent de migrants en transit au niveau mondial.

     

    Environ 450 000 personnes migrent chaque année entre l’Amérique centrale et le Mexique. Parmi ces personnes, de plus en plus de familles, de femmes et d’enfants fuient la pauvreté, la violence et l’insécurité liée au crime organisé, aux pratiques des gangs et de certains agents des forces de l’ordre.

     

    La situation de violence généralisée et d’impunité qui prévaut dans la région méso-américaine vient ajouter des déplacements internes de populations à cette crise migratoire transnationale.

     

    L’année 2021 a été marquée par une aggravation de la crise des réfugiés au Mexique, avec une augmentation du flux de personnes ayant besoin de protection internationale et un nombre record de demandes d’asile dans le pays. En effet, 131 448 personnes ont déposé de nouvelles demandes auprès de la COMAR (Commission Mexicaine d’Aide aux Réfugié.es), dont 72,6% au Chiapas.

     

    Alors que les politiques migratoires étaient déjà répressives en Méso-Amérique, le contrôle des frontières s’est encore durci. En 2019, les États-Unis ont exercé des pressions et obtenu la signature d’accords avec le Mexique, le Guatemala, le Salvador et le Honduras, visant à freiner la migration irrégulière. Ces dispositifs ont entraîné la fermeture des routes migratoires, l’augmentation des déportations et des détentions des demandeurs d’asile et la militarisation des frontières. Il en résulte une extrême vulnérabilité des personnes migrantes, sur leur route migratoire mais aussi lors de leur retour forcé.

  • Des conditions d’accueil déplorables

    Au cours du mois d’août 2021, une caravane de migrants a quitté Tapachula pour le Mexique, mais elle a été violemment réprimée par la Garde Nationale (GN) et la police anti-émeute. Dans le même temps, les déportations (de toutes nationalités) des États-Unis se sont accélérées et le Mexique a également accordé des déportations d’Haïtiens vers leur pays.

     

    Par ailleurs, au cours de l’année 2021, en raison des modifications des politiques migratoires mexicaines résultant de l’accord avec les États-Unis, des milliers de migrants africains et principalement haïtiens (dont le nombre est estimé à environ 18 000) se sont retrouvés bloqués dans la ville de Tapachula. Le flux en provenance d’Amérique centrale n’a pas diminué non plus. La plupart de ces migrants sont dans une situation précaire et ont un grand besoin d’aide humanitaire.

  • Augmentation des violences sexuelles liées au genre

    Le pays affiche l’un des taux les plus élevés de violence contre les femmes parmi les pays de l’OCDE, le nombre de fémicides ayant augmenté ces dernières années pour atteindre 922 en 2021. En outre, le pays a le taux de grossesse chez les adolescentes le plus élevé des pays de l’OCDE.

     

    Les femmes migrantes sont particulièrement confrontées à des besoins de santé liés à leur sexe, leur genre, leur sexualité et leur reproduction tant dans leur pays d’origine que pendant leur transit ou leur installation au Mexique. Ce contexte les expose à des besoins sanitaires spécifiques liés, entre autres, à la violence et aux violences sexuelles liées au genre, aux grossesses non désirées, aux infections sexuellement transmissibles (IST) et aux soins de santé maternelle.

Equipe de police à côté d'un camp de migrants au Mexique © Olivier Papegnies

© Olivier Papegnies

Une équipe de police à Tapachula au Mexique

La crise COVID-19 et ses répercussions

  • L'impact sur le système de santé

    C’est dans un contexte humanitaire sensible que le Mexique doit faire face à la pandémie de COVID-19. Parce que les populations migrantes n’ont pas été considérées comme des groupes prioritaires face à l’urgence sanitaire, les obstacles pour accéder aux soins de santé physique et mentale se sont exacerbés.

     

    Confrontés à la discrimination, aux barrières linguistiques pour ceux qui migrent d’un continent à l’autre, les migrants peinent à s’y retrouver dans le système complexe de santé publique du Mexique et se voient parfois refuser l’accès aux soins. Ces personnes ont besoin de prévention et de soins spécifiques et coordonnés, raison pour laquelle une aide médicale d’urgence doit être déployée au Mexique. Médecins du Monde s’est mobilisé pour apporter une réponse humanitaire au pays afin de lutter contre cette situation inédite.

  • L'impact sur tous les types de soins

    La pandémie de COVID-19 a eu un fort impact sur le système de santé, avec une dégradation générale de l’accès au droit à la santé dans le système public et un accès très limité pour les populations nécessitant des soins non-COVID-19, notamment les services de santé sexuelle et reproductive (SSR) et de prise en charge de violences liées au genre et domestiques. Dans le domaine de la santé mentale également, la pandémie a mis en évidence des besoins existants et en a exacerbé d’autres en raison des mesures mises en œuvre pour contrôler l’épidémie.

     

    De nombreux refuges pour migrants gérés par des organisations de la société civile (OSC) et des organisations religieuses, déjà surpeuplés de par l’augmentation du nombre de personnes exilées demandeuses d’asile ou en transit ont fermé leurs portes ou limité leurs entrées pendant la période de pandémie en 2020, ce qui a entraîné une augmentation du nombre de personnes à la rue pendant cette période. La réouverture en 2021 a été très lente et progressive et les services offerts ont perdu de leur qualité.

NOTRE ACTION HUMANITAIRE AU MEXIQUE ET EN AMÉRIQUE CENTRALE

 

Les associations Médecins du Monde France et Espagne mènent depuis 2016 une mission humanitaire au Mexique dans le but d’assurer l’accès aux soins et la protection des personnes migrantes et déplacées internes au Honduras, Guatemala, Salvador et au Mexique. Ce programme s’articule autour de trois axes principaux : le soutien aux institutions publiques, le renforcement des politiques de plaidoyer et l’apport d’une aide médicale au Mexique.

  • SOUTENIR LA CAPACITÉ D’AGIR DES INSTITUTIONS PUBLIQUES

    Médecins du Monde apporte une aide aux institutions publiques mexicaines afin d’améliorer leur réponse aux besoins de ces populations et des organisations de la société civile.

     

    L’objectif de notre ONG est également de promouvoir la participation de ces institutions dans le cycle des politiques publiques, et d’améliorer l’accompagnement psychosocial des populations concernées. Ce premier axe met en exergue un besoin de collaboration avec les autorités locales.

  • RENFORCER LE PLAIDOYER

    Médecins du Monde souhaite impulser la création ou la révision de politiques publiques portant sur l’accès aux soins pour les populations migrantes et déplacées internes. En tant qu’élément clé de notre action humanitaire au Mexique, ce plaidoyer vise à tirer la sonnette d’alarme, et à définir les priorités du plan d’action.

     

    Après trois années de mise en œuvre du programme, Médecins du Monde bénéficie d’accords de partenariat avec sept structures publiques, 11 associations civiles de type ONG et sept organisations sociales « de base », constituées de personnes migrantes expulsées et des parents de personnes migrantes disparues qui travaillent sur plusieurs étapes du parcours migratoire.

     

    En 2021, Médecins du Monde a également répondu aux besoins humanitaires des caravanes de migrants centro-américains, et de migrants africains bloqués en fournissant des moyens de réhydratation, d’hygiène, des médicaments et en mettant du personnel médical à disposition des entités en charge de la situation, notamment les refuges qui se sont vus surpassés par ces flux de population.

  • ASSURER L’ACCES AU SOIN DES PERSONNES MIGRANTES

    Notre ONG intervient auprès des personnes les plus vulnérables, les enfants et adolescents non accompagnés, ou encore les personnes en situation de déplacement forcé accueillies au sein des programmes de nos partenaires.

     

    Médecins du Monde France et Espagne mènent depuis 2016 un programme régional dans le but d’assurer l’accès aux soins et la protection des personnes migrantes et déplacées internes au Honduras, Guatemala, Salvador et au Mexique. Dans le cadre de ce programme, Médecins du Monde intervient au Mexique, à Tapachula dans le Chiapas pour rétablir l’accès aux soins et améliorer la prise en charge des personnes migrantes.

     

    Les équipes fournissent des soins de santé primaire et mentale dans des abris qui hébergent des centaines de migrants, dans des logements pour demandeurs d’asile, ainsi qu’aux migrants en situation de rue.

     

    Pour compléter la prise en charge des patients, Médecins du Monde renforce l’activité de 11 structures sanitaires locales en appuyant les équipes et en assurant la distribution de matériel médical et médicaments. Dans le cadre de l’urgence COVID, les soins ont été adaptés et un travail d’information et de sensibilisation a été mené afin que les populations vulnérables adoptent les bons réflexes pour se protéger du virus.

  • PRISE EN CHARGE DES VIOLENCES SEXUELLES LIéES GENRE

    En 2021, avec la confirmation de nouveaux partenariats financiers avec l’UNHCR et l’Union Européenne, Médecins du Monde a pu renforcer l’accès aux soins aux populations migrantes survivantes de VLG à travers un programme de gestion intégrale des cas de survivantes de violence sexuelle et sexiste pour les demandeurs d’asile, les réfugiés et les bénéficiaires de la protection complémentaire.

     

    A Colima, Médecins du Monde a un programme de Santé Sexuelle et Reproductive (SSR) pour améliorer la prévention et la prise en charge de la violence liée au genre. Les équipes participent et soutiennent des campagnes de sensibilisation et de promotion des droits des femmes, des filles, des adolescents et de la population LGBTQI+.

  • BILAN

    En 2021, dans le cadre de notre mission humanitaire au Mexique, nous avons :

    • Pris en charge 1 507 personnes migrantes,
    • Réalisé 55 consultations de santé primaire dans le cadre des Caravanes de migrants,
    • Pris en charge 240 victimes de VSBG,
    • Réalisé 746 consultations de services psychosociaux,
    • Soutenu la formation de 7 structures locales et 11 institutions publiques,
    • Réalisé des sessions de sensibilisation aux gestes barrière et à la prévention de la pandémie de COVID-19 pour 250 personnes
Historique
  • 1998
    Programme d’accès aux soins des populations indigènes de Los Altos Chiapas, Mexique.
  • 2004
    Intervention d’urgence suite à l’ouragan Stan, Mexique.
  • 2007
    Intervention d’urgence auprès des victimes des inondations à Tabasco, Mexique.
  • 2011
    Lancement du programme d’accès aux soins des travailleuses du sexe et employées domestiques immigrées, Mexique.
  • 2016
    Ouverture du programme d’amélioration d’accès à la santé des personnes migrantes et expulsées, El Salvador – Guatemala – Honduras – Mexique.
  • 2020
    Distribution du matériel de protection et sensibilisation aux gestes barrières pour contenir la propagation de la Covid-19.