URGENCE FAMINE A GAZA : FAITES UN DON

Colombie

© Quentin Top

8,3  millions

de personnes ont besoin d’aide humanitaire.

400 612 personnes

ont traversé le « Tapón del Darién » en 2024.

Plus de 5 millions

de personnes déplacées internes.

Face aux urgences, Médecins du Monde mène divers programmes d’aide humanitaire. Découvrez nos actions en Colombie ci-dessous.

LA SITUATION HUMANITAIRE EN COLOMBIE

En Colombie, après des décennies de conflit entre l’État et les différents groupes armés et malgré la signature des accords de paix en 2016, des conflits internes perdurent. Les droits des populations civiles, notamment en zone rurale, sont toujours menacés et bafoués par différents groupes armés. Ces dernières années, les catastrophes naturelles et climatiques et les flux migratoires mixtes n’ont fait qu’amplifier ces difficultés, en particulier dans les zones géographiques reculées où l’État est peu voire pas présent et où l’accès humanitaire reste encore un défi.

  • DES CONFLITS AUX TROP NOMBREUSES VICTIMES

    Au cours de l’année 2024, les affrontements entre les groupes armés non étatiques ont augmenté, notamment dans les départements de Nariño, Chocó, Valle del Cauca et Cauca mais aussi dans le nord, dans la région du Catatumbo.

    Malgré une baisse par rapport à 2023, le nombre d’enlèvements dans le pays reste très inquiétant : en 2024, 279 cas ont été enregistrés. Par ailleurs, 12 956 cas d’extorsion ont été recensés, ce qui représente une augmentation de 18 % par rapport à 2023. Ce chiffre est l’un des plus élevés de ces dix dernières années.

    Au moins 180 000 personnes ont été victimes de déplacements forcés et bien que les déplacements de masse aient diminués par rapport aux années précédentes, on constate que les déplacements individuels sont en hausse. Selon les chiffres officiels, on compte aujourd’hui plus de 5 millions de personnes déplacées internes en Colombie.

  • LA PRÉCARITÉ DES POPULATIONS RECULÉES

    Même si plus de 95% de la population est affiliée au système de santé de la sécurité sociale colombienne, les services de santé sont souvent inaccessibles en raison de conditions géographiques complexes, du manque d’infrastructures adéquates, de la pénurie de personnel de santé et de la présence de groupes armés dans les territoires.

    Ainsi, dans les zones rurales isolées des départements de Putumayo, Amazonas, Nariño, du Cauca, du Valle del Cauca et du Chocó, le premier centre de santé est parfois à plusieurs heures de marche ou de pirogue.

    Une augmentation des suicides, des idées ou des comportements suicidaires dans les communautés indigènes d’Antioquia, du Chocó et du Cauca est également à déplorer.

  • LES FEMMES ET MINORITÉS SEXUELLES, PREMIÈRES VICTIMES DU CONFLIT

    Selon l’organisation colombienne Codhes (comité pour les droits humains et les déplacements), 97 % des cas de violence sexuelle dans le contexte des conflits armés et des déplacements forcés restent impunis. Les acteurs armés continuent d’utiliser la violence sexuelle pour intimider la population et les membres d’autres groupes avec lesquels ils sont en conflit, et déposer une plainte formelle dans ce contexte est souvent très difficile. Les femmes et les jeunes filles, notamment afrodescendantes et indigènes, sont les premières victimes.

    Par ailleurs, l’absence de reconnaissance et de protection juridique des droits des personnes LGBTIQ+ peut constituer un obstacle à l’expression ouverte et libre de leur identité de genre et de leur orientation sexuelle, ce qui rend plus difficile une réponse adéquate à leurs besoins en matière de santé.

  • DÉPÉNALISATION DE L’AVORTEMENT

    En Colombie, l’avortement a été dépénalisé en 2022 jusqu’à 24 semaines de grossesse. Malgré cette décision historique, l’accès à l’IVG reste entravé par de nombreux obstacles.

    Parmi les principales difficultés, on note une méconnaissance du cadre juridique et une interprétation restrictive de celui-ci par les autorités. Le personnel de santé manque également de formation technique, juridique et en matière de droits de l’homme. De plus, la forte stigmatisation sociale, le manque d’information et le déficit d’infrastructures offrant ce service compliquent encore davantage l’accès à l’IVG.

  • CRISE MIGRATOIRE VÉNÉZUÉLIENNE

    La Colombie est le premier pays d’accueil de la population migrante vénézuélienne, avec plus de 2,8 millions de personnes sur son territoire. Seulement 20 % d’entre elles ont accès aux services de santé et de protection sociale. Les réseaux d’exploitation sexuelle, le trafic de drogue et le recrutement forcé affectent particulièrement les personnes migrantes.

    Par ailleurs, en 2024, environ 400 000 personnes ont traversé le « Tapón del Darién », une jungle marécageuse à la frontière entre la Colombie et le Panama connue comme l’une des routes migratoires les plus dangereuses au monde.

    Durant ce parcours qui dure entre 4 et 10 jours, les personnes migrantes risquent leur vie, exposées aux maladies, à des violences physiques et sexuelles et à l’extorsion par des groupes criminels.

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NOTRE AIDE HUMANITAIRE EN COLOMBIE

L’aide humanitaire de Médecins du Monde en Colombie a pour objectif de rendre effectif l’accès aux soins pour les populations affectées par les conflits tout en appuyant les structures locales et en renforçant le système de santé grâce à nos actions de plaidoyer.

  • LE CONSORTIUM HUMANITAIRE MIRE +

    Depuis les accords de paix, Médecins du Monde intervient en Colombie au sein du consortium Mire+ (mécanisme intersectoriel de réponse aux urgences) : avec deux autres ONG internationales, l’association propose une prise en charge en matière de santé, d’accès à l’eau et à l’hygiène, de protection, d’abri et de nourriture aux populations les plus touchées.

    Dans ce cadre, l’action de Médecins du Monde se concentre sur les soins primaires d’urgence, notamment la médecine générale, la santé sexuelle et reproductive, la santé mentale et le soutien psychosocial.

    L’idée est de se coordonner avec les autorités locales et d’impliquer les institutions existantes afin de relier la réponse d’urgence aux deux phases suivantes : le relèvement des populations touchées par la crise et le développement.

  • METTRE UN TERME AUX VIOLENCES LIÉES AU GENRE ET GARANTIR L’ACCES A LA SANTE SEXUELLE ET REPRODUCTIVE

    Dans les établissements sanitaires de Nariño, Cauca, Valle del Cauca, Chocó et Amazonie, Médecins du Monde met l’accent sur la protection des victimes de violences sexuelles pour constituer des groupes d’auto-support et garantir une prise en charge globale.

    Des ateliers destinés aux communautés, aux institutions de santé et aux dirigeants communautaires sont organisés sur des questions comme la violence domestique, la violence liée au genre, la violence sexuelle et les voies d’identification, d’accompagnement et de signalement.

    Par ailleurs, tous les professionnels de santé des équipes en Colombie sont formés pour informer les bénéficiaires sur la procédure d’accès à l’IVG et les soins de suivi, pratiquent l’IVG médicamenteuse jusqu’à 12 semaines et orientent les patientes vers les services publics après 12 semaines.

    De plus, Médecins du Monde soutient financièrement le mouvement Causa Justa, un collectif féministe militant pour les droits sexuels et reproductifs afin d’en prolonger les actions et de les accompagner dans la mise en œuvre effective du nouveau cadre réglementaire en Colombie.

  • SOIGNER LES PERSONNES MIGRANTES

    Pour faire face à la crise humanitaire sans précédent dans le Darién, Médecins du Monde intervient sur place pour offrir un accès aux soins de santé primaires, en santé sexuelle et reproductive, en santé mentale et soutien psychosocial.

    L’association fournit également à celles et ceux qui s’apprêtent à traverser la jungle du Darién des informations d’auto-prévention essentielles. Dans le dernier camp avant la traversée, à Las Tecas (Acandí), où tous les migrants séjournent au moins un jour avant de rejoindre la jungle et où aucun autre acteur humanitaire n’est présent, Médecins du Monde intervient dans un poste de santé ouvert 7 jours sur 7.

    Depuis juin 2024, l’association est également présente au Panama, dans les premiers camps accessibles après la traversée du Darién. Les services de santé qui y sont proposés sont similaires à ceux offerts du côté colombien, avec cependant une approche plus curative, et une prise en charge des violences basées sur le genre.

  • SOIGNER LES POPULATIONS ISOLÉES

    Dans la région Pacifique, Médecins du Monde travaille actuellement en partenariat avec une fondation italo-colombienne qui fournit des services de santé dans les zones prioritaires des départements d’Antioquia, Chocó et Cauca à bord d’un bateau-hôpital.

    Des services de soins de santé primaires, y compris en santé sexuelle, reproductive et mentale sont dispensés. Les équipes de Médecins du Monde mettent en place des maisons de santé interculturelles, renforcent les systèmes de suivi épidémiologique et assurent la formation d’agents de santé communautaires en lien avec les universités de médecine.

Colombie : dans la jungle du conflit

  • 47 154

    bénéficiaires en 2024.

47 154

bénéficiaires en 2024.

Colombie : notre combat pour les femmes

Historique
  • 1987

    Médecins du Monde commence à travailler avec les indiens Apaporis.

  • 1994

    Début d’un programme avec les enfants des rues. Fermeture en 2000.

  • 1997

    Intervention dans le département du Chocó affecté par le conflit armé. Fermeture en 2011.

  • 2003
    Fin du programme auprès des indiens, intervention dans le département du Meta affecté par le conflit armé.
  • 2010

    Début de l’intervention dans le Nariño.

  • 2016

    Accord de paix signé avec les FARC et début de réflexion sur l’adaptation des actions.