Médecins du Monde victime d’un vol de Carte Bleue, la situation sous contrôle
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Pakistan : l’urgence inondations

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L’été 2022 a été dramatique pour le Pakistan. De juin à août, de violentes pluies dues à un épisode de mousson d’intensité exceptionnelle se sont abattues sur le pays. Elles ont succédé à une sécheresse record au printemps, déjà catastrophique pour les récoltes. Près de 80 % du territoire a été touché par la brutale montée des eaux. 33 millions de personnes ont été affectées. Avec des centaines de morts, plus de 7 millions de déplacés, deux millions d’habitations complètement ou partiellement détruites, le pays paye un lourd tribut au dérèglement climatique.

Sur le plan sanitaire, 1 400 établissements de santé ont été endommagés. Les médicaments, le matériel médical et les vaccins ont été emportés et la reconstitution des stocks reste difficile, routes et ponts ayant subi d’importants dégâts. Les inondations ont aussi entraîné la résurgence d’épidémies comme le paludisme, la dengue, la diarrhée aiguë et le choléra. Face à l’ampleur de la catastrophe, Médecins du Monde a rapidement étendu ses activités dans la province de Khyber Pakhtunkhwa, où ses équipes sont présentes. « L’un des défis est que les patients arrivent avec des problèmes médicaux à un stade avancé, explique Wafa Wafa’a Al Saidy, la coordinatrice générale du programme. Dans les situations d’urgence, les comportements changent. Par exemple, les parents n’amènent plus leur enfant au début d’une maladie, comme les premiers jours de fièvre. Ils attendent de voir. Non pas parce qu’ils sont de mauvais parents, mais parce qu’ils ont d’autres préoccupations : où allons-nous trouver notre prochain repas ? Où pouvons-nous dormir ce soir ? Par conséquent, nous accueillons nos patients dans un état bien pire qu’auparavant. »

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Rétablir l’accès aux soins

Depuis fin août, trois cliniques mobiles de l’association proposent des soins, le dépistage des enfants et des séances de sensibilisation dans les districts de Nowshera, Charsadda et Chitral. Par ailleurs, des tentes résidentielles ont été montées pour accueillir 52 000 personnes et des médicaments et des équipements ont été fournis à des établissements publics de santé dont un hôpital universitaire. « Nous travaillons également dans des établissements de santé déjà existants, poursuit Wafa Wafa’a Al Saidy. Vous ne pouvez pas imaginer la situation là-bas. Tout a été emporté par les eaux. Il ne reste plus rien. Le niveau d’eau n’était pas seulement de quelques centimètres, mais atteignait jusqu’à un mètre et demi. » Rétablir l’accès aux soins dans les régions inondées va demander encore beaucoup d’efforts. « Nous devons reconstruire les structures afin de créer un environnement dans lequel non seulement les soins médicaux, mais aussi l’éducation et l’information en matière de santé peuvent être proposés. Nous voulons que les gens aient accès aux soins de santé à long terme, mais pour cela, nous avons besoin de moyens en urgence. »