Syrie

En 2024, des vagues de conflits et la contamination par des engins explosifs ont causé des victimes civiles et des déplacements supplémentaires, notamment vers le nord-ouest où plus de deux millions de déplacés vivent déjà dans des camps. L’attaque d’infrastructures essentielles (eau, électricité, santé) a également perturbé les services de base, rendant l’accès à des besoins fondamentaux de plus en plus difficile.

L’influence des conflits régionaux, notamment au Liban, a intensifié la pression sur les ressources déjà limitées de la Syrie. Frappée par l’inflation et la dévaluation de la monnaie, l’économie syrienne plonge une grande partie de la population dans une situation de pauvreté extrême. Les femmes, les filles et les personnes en situation de handicap sont particulièrement vulnérables, confrontées à des violences basées sur le genre et à des mécanismes d’adaptation négatifs comme le travail des enfants ou les mariages précoces.

Plus récemment, la dégradation de la situation économique du pays et les impacts du changement climatique (y compris les séismes de février 2023) ont encore accentué la vulnérabilité de la population.

Depuis octobre 2012, Médecins du Monde travaille avec des infirmiers, des sages-femmes, des pharmaciens et des médecins syriens, qui bénéficient de formations et d’accompagnement de l’association. Cela permet de maintenir la continuité des services malgré l’absence de financement public pour les infrastructures de santé à l’échelle nationale. En 2024, deux centres de santé et deux cliniques mobiles ont été soutenus via un partenaire local.

Des civils, souvent déplacés, ont pu recourir aux soins grâce aux centres de santé situés en zones urbaines ou aux cliniques mobiles. 753 162 personnes ont ainsi pu recevoir des soins dans le Nord-Ouest et le Nord-Est de la Syrie, y compris des soins prénataux et postnataux.

En 2024, les principaux objectifs de notre action sont donc la protection des civils face aux violences et exactions ainsi que l’assistance médicale inconditionnelle aux populations vulnérables, se trouvant en zones non gouvernementales ou zones assiégées, et depuis décembre 2024, dans la Syrie dans son ensemble suite à la chute de Bachar al Assad.

Dans l’ensemble de la Syrie, les médicaments et équipements essentiels sont extrêmement rares. Leur coût ne cesse d’augmenter en raison d’une inflation élevée et croissante. L’approvisionnement est donc assuré par l’intermédiaire de partenaires locaux. Le personnel de santé sur place bénéficie de formations et d’un accompagnement, ce qui leur permet de maintenir la continuité des services, malgré l’absence de financement public pour les infrastructures de santé à l’échelle nationale.