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Rencontre avec Charlotte, coordinatrice générale de Médecins du Monde à Madagascar

© Njato Rabehajaina

Après quelques années sur le terrain pour diverses ONG, Charlotte Berthier rejoint Médecins du Monde en 2014. D’abord au contact des bailleurs de fonds puis en tant que responsable de programmes au siège de l’association. En juin 2020, elle retrouve le terrain à Madagascar, où le réchauffement climatique provoque une crise alimentaire majeure.

POURQUOI J’Y SUIS ?

« J’ai décidé de m’engager dans l’humanitaire quand j’avais 12 ans, à la vue de la fameuse photo d’un vautour attendant derrière une fillette malnutrie au Sud-Soudan, en une du journal Le Monde. Tout mon parcours a ensuite été orienté vers ce but. C’est au Secours populaire que j’ai découvert les projets en santé dans lesquels j’ai décidé de me spécialiser : la santé me paraissait cristalliser les injustices sociales. J’ai travaillé en Birmanie puis en Afghanistan avant d’intégrer Médecins du Monde, dont le plaidoyer lié aux constats de terrain me semblait vraiment pertinent. »

CE QUE JE FAIS

« Mon rôle est de garantir la qualité des programmes en cours et de mettre en place de nouveaux projets. La violente sécheresse qui frappe actuellement Madagascar a des conséquences dramatiques : plus d’un million de personnes se trouvent en situation d’insécurité alimentaire aiguë. De plus, parce qu’elles ont perdu leurs ressources provenant des cultures, de nombreuses personnes ne peuvent plus se rendre au centre de santé, ni payer les consultations et les médicaments. C’est pourquoi nous avons lancé une intervention d’urgence avec deux cliniques mobiles qui vont au devant de la population pour proposer des soins de santé primaires, des services de planification familiale et pour prendre en charge les cas graves de malnutrition. »

« Plus d'un million de personnes se trouvent en situation d'insécurité alimentaire aïgue. »
photo madagascar

CE QUE JE RESSENS

« Il est très dur de constater les ravages du changement climatique causé par les pays industrialisés sur une population qui n’a aucun levier d’action pour y remédier. Nous voyons des enfants n’ayant que les cactus pour se nourrir. Plus rien ne pousse à part cela. Il est urgent que les pays responsables allouent des moyens pour faire face à ce drame qui met en danger les vies de centaines de milliers de personnes. Il préfigure d’autres tragédies à venir si des changements radicaux ne voient pas le jour rapidement. »