Médecins du Monde victime d’un vol de Carte Bleue, la situation sous contrôle

Florence, coordinatrice médicale

© Anaïs Oudart

Le conflit interne qui secoue la République centrafricaine (RCA) depuis 2013 a de graves répercussions sur la population, victime de l’insécurité et de la pénurie de services de base.

Afin de lutter contre cette crise humanitaire qui n’en finit pas, Médecins du Monde soutient le système de santé. C’est Florence Koni Kouadio qui coordonne les activités médicales.

POURQUOI J’Y SUIS ?

« J’ai commencé à travailler sur des programmes humanitaires chez moi, en Côte d’Ivoire. D’abord pour International Rescue Committee puis avec Médecins du Monde. J’ai alors demandé à partir en RCA où je suis arrivée début 2021. Nous intervenons en province, où la population est plus vulnérable et où peu d’acteurs sont présents. À Bouca, à 300 km au nord de Bangui, nous soutenons l’hôpital et huit formations sanitaires, ce qui nous permet de toucher près de 62 % de la population locale. À Ippy, au centre du pays, nous allons également soutenir l’hôpital et quatre centres de santé dont deux qui ne sont plus fonctionnels. »

CE QUE JE FAIS

« Depuis des années, l’urgence est perpétuelle en Centrafrique, aussi nos interventions visent à renforcer l’offre de santé primaire. Cela comprend aussi la nutrition, la santé sexuelle et reproductive, la santé mentale ou les violences liées au genre, qui sont souvent passées sous silence à cause du manque de services et de la stigmatisation. Nous soutenons également le système de santé à travers des formations, des réhabilitations, des primes. Le pays manque d’agents de santé qualifiés. Dans l’hôpital de Bouca, par exemple, sur les 44 personnels seuls quatre sont fonctionnaires. Alors nous finançons les salaires pour qu’ils ne dépendent pas de la facturation des soins aux patients, car le niveau économique de la population générale ne lui permet pas de les payer. »

CE QUE JE RESSENS

« C’est ma première expérience en tant qu’expatriée. Mais nous ne sommes pas jetés dans le vide, les aspects sécuritaires sont très balisés. Il faut respecter le couvre-feu, ne pas se déplacer seul. Il faut formater son esprit en se disant qu’on a la possibilité de faire une pause tous les trois mois, de sortir de cette zone, de ce stress pour se ressourcer un peu. »