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République Démocratique du Congo

© Luc Valigny

27 MILLIONS

de personnes ont besoin d’une aide humanitaire au Congo

6,5 millions

millions de déplacés internes

7,4 millions

de personnes dont 50,6% de femmes ont besoin de soins médicaux vitaux

Face aux urgences, Médecins du Monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions en République démocratique du Congo ci-dessous.

SITUATION HUMANITAIRE AU CONGO

La République démocratique du Congo (RDC) connaît l’une des crises humanitaires les plus complexes et prolongées dans le monde. Cette crise prend différentes formes et les besoins humanitaires sont criants. Mouvements de population, insécurité alimentaire, épidémies et problématiques sécuritaires sont les éléments les plus préoccupants.

L’année 2023 a connu d’importantes tensions politiques avec une récurrence des conflits à l’Est du pays notamment avec la réémergence du groupe armé M23. Au contexte politique complexe s’ajoute une crise économique, sociale et humanitaire. La persistance des conflits armés et intercommunautaires a entraîné des conséquences lourdes dans le pays. Le nombre total de déplacés internes en RDC a atteint un nombre sans précédent en 2023.

Cette insécurité vient s’ajouter aux problèmes existants, alourdissant le bilan humain.

LES BESOINS EN ASSISTANCE HUMANITAIRE EN RDC

  • MALNUTRITION

    La situation en RDC est alarmante : 1 personne sur 4 souffre d’insécurité alimentaire dans le pays. Environ 6,4 millions de personnes ont des besoins en soins nutritionnels. Sur les 26,4 millions de personnes ayant besoin d’aide humanitaire, 26 458 087 personnes sont en état de crise alimentaire.

    Par ailleurs, les enfants de moins de 5 ans sont particulièrement touchés par l’insécurité alimentaire et en sont les premières victimes, avec environ 45% des causes de décès, attribuées à cet état de malnutrition.

  • SANTÉ PRIMAIRE

    Actuellement, environ 7,4 millions de personnes dont 50,6% de femmes ont besoin de soins médicaux vitaux en RDC. La population fait face à des obstacles à l’accès aux services de santé en raison des mouvements de population, du manque de systèmes d’accueil adaptés, ou du peu de soins spécialisés disponibles. Cette faiblesse des structures s’explique par le manque d’équipements, 27% des structures sanitaires disposent des équipements essentiels et 20% seulement de médicaments essentiels. Le manque de ressources humaines qualifiées est également extrêmement limité : il y a seulement 0,28 médecin et 1,19 infirmiers et sage- femme pour 10 000 personnes. Dans le domaine de la santé, le renforcement des soins de santé primaires reste une problématique majeure.

     

    Par ailleurs, le pays reste confronté à des catastrophes naturelles et conflits, ainsi qu’à des épidémies, qui représentent un poids supplémentaire pour assurer la continuité de la fourniture de soins de santé de qualité.

  • DROITS, SANTÉ SEXUELS ET REPRODUCTIFS

    En 2023, 7,6 millions de personnes sont à risque de violences liées au genre (VLG) en RDC. Ces violences sont profondément enracinées dans les structures, normes et valeurs sociales et culturelles qui régissent la société, et sont exacerbés par l’insécurité provoquée par les conflits armés et intercommunautaires, les catastrophes naturelles, les mouvements de population ainsi que l’effondrement ou l’absence des mécanismes communautaires de protection.

     

    Au-delà des violences physiques ou sexuelles, il existe des violences du quotidien, qui impactent largement les femmes et filles. Elles sont ainsi confrontées aux inégalités de genre, aux barrières socio-économiques et aux stéréotypes largement ancrés dans la société. Les femmes n’ont pas accès à l’éducation, à l’information et à des services de santé.

     

    Le manque d’information sur les droits et santé sexuels et reproductifs menace directement le droit des femmes à disposer librement de leurs corps et de prendre des décisions éclairées. Ainsi, seulement 31% des femmes et des filles en RDC prennent elles-mêmes des décisions sur leur santé, y compris concernant le choix d’avoir un enfant ou non via des méthodes de contraception. Plus frappant encore, seulement 16% des femmes âgées de 15 à 49 ans en RDC utilisent une méthode moderne de contraception. Les femmes sont particulièrement exposées aux risques de mortalité maternelle en moyenne avec chaque heure en RDC, quatre femmes qui décèdent pendant l’accouchement ou au cours de leur grossesse.

  • L'IMPACT DE L'ENVIRONNEMENT SUR LA SANTE DES PERSONNES

    Lors d’une mission exploratoire menée en 2019 à Kinshasa, il a été constaté que :

    • 94% des maraîchers étaient fortement exposés aux pesticides chimiques utilisés sans indications,
    • un manque d’équipements de protection individuelle adaptés,
    • d’importants risques d’intoxication associés aux industries chimiques pour les travailleurs et pour la population environnante avec un risque de développer des pathologies telles que : la fatigue chronique, les douleurs au dos, les infections cardiaques et respiratoires, les cancers…,
    • un faible niveau de connaissance des maraîchers concernant les risques sanitaires auxquels ils sont exposés,
    • un accès très limité aux soins de santé.

© Olivier Papegnies

L’ACTION HUMANITAIRE ET AIDE DE MÉDECINS DU MONDE EN RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO

Présent en RDC depuis 1994, Médecins du Monde est intervenue dans diverses provinces (Kinshasa, Nord et Sud Kivu, Tanganyika).

À Kinshasa depuis plus de 10 ans, MdM a mis en place un programme à destination des jeunes et adolescents de la capitale qui permet d’accroitre leur accès à des services de santé sexuelle et reproductive. Notre association mène également un programme en santé et environnement pour sensibiliser les maraichers sur les risques liés à l’usage des pesticides, améliorer l’accès aux soins, veiller à la protection de ces travailleurs et inciter le passage au bio pesticides.

À l’Est de la RDC, le réseau MdM a décidé de réorganiser sa répartition géographique afin de mieux répondre à une couverture des besoins sur l’ensemble du territoire.

UN PROGRAMME D'URGENCE HUMANITAIRE DANS LA PROVINCE DU TANGANYIKA

Médecins du Monde est présente au Tanganyika depuis mai 2019 à Kalemie et à Nyunzu pour couvrir les besoins de santé de base des populations hôtes et des personnes déplacées internes affectées par les conflits intercommunautaires.

 

Bien que la province ait connu une accalmie depuis juillet 2022 avec une cessation des affrontements directs, elle continue d’être marquée par des attaques de groupes armés à l’encontre des populations civiles.

 

Les femmes et les filles sont régulièrement exposées aux violences sexuelles et les hommes sont soumis à des travaux forcés et à des redevances coutumières exorbitantes.

 

Les populations fuient leurs villages, trouvent refuge à des kilomètres dans des familles d’accueil ou des sites de déplacés, tandis que les centres de santé sont pillés. On assiste donc à des mouvements de population importants. Les difficultés structurelles sont nombreuses et freinent considérablement le développement des structures de santé qui sont très précaires, voire inexistantes.

  • Renforcement du système de santé en contexte d’urgence

    L’intervention de MdM vise à garantir l’accès gratuit aux soins de santé primaires, aux soins nutritionnels et aux soins de santé sexuelle et reproductive à travers la dotation d’équipements et approvisionnement en médicaments et matériels médicaux.

     

    Le projet permet la gratuité des soins dans les 11 centres de santé. Les patients ont accès à des consultations curatives y compris la prise en charge du paludisme, de la malnutrition aigüe sévère pour les enfants de moins de 5 ans, à des consultations de santé sexuelle et reproductive, à la prise en charge médicale et psychosociale des victimes de violences liées au genre et les urgences vitales.

  • Appui nutritionnel

    L’insécurité alimentaire et la dénutrition sont généralisées et chroniques. Médecins du Monde concentre ses efforts dans la détection systématique des cas en milieu hospitalier à travers la recherche active des cas dans la communauté via des personnes relais et leur prise en charge médicale.

  • Réponse aux épidémies

    Le Tanganyika a été touché par plusieurs épidémies de rougeole et de cholera : au troisième trimestre 2023, sept des onze zones de santé du Tanganyika étaient en épidémie de choléra. Ces maladies restent une préoccupation majeure du fait des déplacements de populations, associés à l’impossibilité de conduire des campagnes de vaccination, la promiscuité et le manque d’installations qui facilitent la transmission de maladies.

     

    MdM conduit une veille épidémiologique et humanitaire et vise à renforcer ses interventions de réponses rapides.

  • BILAN

    En 2023, nous avons :

    • effectué 95 419 consultations,
    • référencé 2 343 urgences vitales,
    • pris en charge 1 584 enfants malnutris,
    • pris en charge 609 victimes de violences liées au genre,
    • permis à 4 948 femmes de bénéficier d’une méthode de contraception moderne.

UN PROGRAMME EN DROITS ET SANTÉ SEXUELS ET REPRODUCTIFS

Mobilisés depuis plus de 10 ans à Kinshasa sur des enjeux liés aux droits et santé sexuels et reproductifs (DSSR), MdM propose des interventions ayant pour objectif d’informer et de sensibiliser les jeunes et adolescents ; de renforcer les liens entre les personnels de santé, les jeunes, leurs familles et les leaders communautaires et religieux ; de proposer des services de santé adaptés et de qualité, tout en se mobilisant à travers desplaidoyers pour la promotion des droits en matière de DSSR.

 

 

Ainsi, malgré la publication au Journal Officiel congolais du Protocole de Maputo, principal instrument juridique africain garantissant les droits et l’autonomie des femmes, MdM milite particulièrement pour l’application effective de l’article relatif à l’organisation des soins d’avortement médicalisé, en coalition avec les organisations de la société civile.

 

Le programme droits et santé sexuels et reproductifs a pour objectif de :

– Lutter contre la précarité des femmes : prévention et prise en charge des grossesses non-désirées ainsi que des infections sexuellement transmissibles (IST) en assurant l’accès à une information fiable, à des méthodes modernes de contraception, à des consultations médicales adaptées ou encore à des soins complets d’avortement ;

– Lutter contre les violences faites aux femmes et accompagner les survivantes : à travers des sensibilisations et la mobilisation communautaire, les filles et femmes peuvent lutter contre les violences du quotidien, les stéréotypes largement ancrés dans la société et les tabous sur la sexualité. Elles sont informées et gagnent en autonomie. Les survivantes de violences basées sur le genre sont soutenues et accompagnées avec une réponse médicale, juridique et psychosociale. Les victimes de violences sexuelles sont souvent rejetées par leurs communauté et par leurs propres familles, l’aide de MdM est d’autant plus précieuse pour ces femmes ;

– Lutter contre les inégalités de genre et les multiples barrières sociales, économiques, culturelles, au travers d’un meilleur accès à l’éducation et la mobilisation sur les enjeux de plaidoyer avec la société civile congolaise.

 

Ainsi, en étroite collaboration avec les acteurs locaux, dont Afia Mama, Lizadeel, ABEF et la Coalition de lutte Contre les Grossesses Non-Désirées, MdM déploie une stratégie sur trois volets : médical, communautaire et plaidoyer.

  • BILAN

    En 2023, nous avons :

    • réalisé 14 746 consultations en droits et santé sexuels et reproductifs,
    • soutenu 5 190 filles et femmes qui utilisent pour la 1ère fois une méthode de contraception,
    • soutenu 1 022 femmes et jeunes filles dans le cadre d’un avortement sécurisé,
    • accompagné médicalement 110 femmes et jeunes filles après des violences basées sur le genre,
    • distribué 148 007 préservatifs lors de sensibilisations dans les communautés, les écoles et lors des cliniques mobiles,
    • sensibilisé 189 156 habitants de Kinshasa aux droits et santé sexuels et reproductifs.
Articles
RDC : panser les blessures des survivantes de violences liées au genre
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Kinshasa : Des pesticides qui rendent malades

UN PROGRAMME EN SANTÉ ENVIRONNEMENT

Le programme Santé environnement de Médecins du Monde vise à réduire l’impact des activités polluantes sur la santé des personnes et de leur famille. Notre intervention se concentre sur l’amélioration des conditions de vie dans les environnements nocifs, particulièrement dans les zones fortement urbanisées.

 

Le programme à pour objectifs de :

– renforcer les services de santé avec un accès amélioré et adapté à des soins de qualité,

– renforcer les capacités d’agir des personnes vulnérables,

– promouvoir des initiatives durables et favorables aux communautés,

– renforcer des actions de plaidoyer auprès des autorités locales.

 

La stratégie repose sur trois volets : médical, communautaire et plaidoyer.

  • BILAN

    En 2023, nous avons :

    • formé la collaboration avec Caritas Développement Kinshasa pour la mise en œuvre des activités du volet communautaire,
    • identifié et soutenu de 14 associations des maraichers,
    • réhabilité 2 centres de santé,
    • réalisé + de 1600 consultations curatives,
    • engagé 60% de la population cible maraichère dans un processus de vaccination contre le tétanos,
    • formé 29 animateurs endogènes,
    • mis en place un un plaidoyer en faveur d’un environnement plus protecteur en rapport avec les pesticides,
    • formé 27 leaders des groupements maraichers et des coopératives de Kinshasa sur la conduite d’une action de plaidoyer.
  • 664 434

    Bénéficiaires en 2023.

  • 4 638 54

    Budget 2023.

664 434

Bénéficiaires en 2023.

4 638 54

Budget 2023.

Historique
  • 1994

    Programmes d’urgence dans les provinces du Kasaï, du Sud et du Nord-Kivu puis de Province Orientale. Fermeture en 1998.

  • 1999

    Ouverture d’un programme destiné aux enfants des rues à Kinshasa.

  • 2002

    Ouverture, dans la région du lac Tanganyika, d’un programme d’accès aux soins et de prise en charge du choléra. Fermeture en 2011.

  • 2003

    Ouverture d’un programme de lutte contre le sida à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Fermeture en 2015.

  • 2008

    Ouverture d’un programme de santé mentale liée aux violences liées au genre au Nord-Kivu. Fermeture en 2013.

  • 2014

    Ouverture d’un programme de santé sexuelle et reproductive spécifique pour les adolescents de Kinshasa.