de personnes directement affectées par la crise dans le nord-est du pays
Nigeria
de déplacés internes dans l'Etat du Borno
de personnes ont besoin de services de santé de base
Les civils, premières victimes des conflits armés au Nigéria
Le nord-est du Nigéria est en proie à une crise humanitaire majeure à la suite du conflit armé dans lequel la région est enlisée. Les violences entre Boko Haram et les forces gouvernementales nigérianes ont commencé en 2009, dans le nord-est du pays (États du Borno, d’Adamawa et de Yobe) avant de s’étendre par-delà les frontières dans les pays limitrophes, sur les pourtours du Lac Tchad. Depuis 2015, la Force Multinationale mixte rassemblant des troupes du Tchad, du Nigeria, du Cameroun, du Niger et du Bénin tentent de protéger les principales villes de la région et ses habitants, sans toutefois parvenir à mettre fin aux attaques contre les civils, aux enlèvements et aux infiltrations régulières des groupes armés dans les camps ou dans les villages. Depuis le début du conflit en 2009, plus de 37 000 personnes ont été tuées dans les États de Borno, Adamawa et Yobe, des milliers de femmes et de filles ont été enlevées et des centaines d'enfants utilisés comme bombes humaines.
L'Etat du Borno, au nord-est du Nigéria, compte 1,5 million de déplacés
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La violence et les attaques contre les civils, dans un contexte déjà caractérisé par de fortes vulnérabilités, ont provoqué des déplacements massifs et une crise humanitaire majeure. L'Etat du Borno, au nord-est du Nigéria, compte 1,5 million de déplacés (dont 52 % de femmes et 65 % d’enfants) et les ressources des communautés d’accueil sont soumises à rude épreuve. Les populations déplacées, dont la majorité vit dans des camps surpeuplés, ont souvent perdu tous leurs moyens d’existence, et se trouvent dans un dénuement extrême, avec peu d’espoir d’un retour chez eux. Le conflit impacte également l’ampleur et la qualité de la réponse humanitaire : 800 000 personnes sont aujourd’hui inaccessibles par les acteurs humanitaires en raison de l’insécurité, et ne peuvent recevoir aucune assistance.
Une crise humanitaire de grande ampleur dans le Borno
La situation humanitaire dans le Borno est alarmante. On estime aujourd'hui que 6 millions de personnes ont besoin d'une assistance humanitaire et deux tiers des structures de santé ont été endommagées ou détruites. L'accès aux soins de santé primaires est très limité pour les personnes déplacées et les populations hôtes, en raison notamment du manque de personnel de santé qualifié et de la disponibilité limitée de médicaments et d'équipements médicaux.
Le surpeuplement, le manque d'eau potable et les mauvaises conditions d'hygiène dans les camps augmentent le risque d'épidémies telles que le choléra, la rougeole et la méningite.
La crise humanitaire engendrée par ce conflit ne touche pas seulement la santé physique des populations au Nigeria. Le conflit impacte également le bien être psychologique de ces personnes, qui ont souvent vécu de graves violences et traumastismes.
L'action de Médecins du Monde face à la crise humanitaire au Nigeria
Une assistance médicale au service de la population nigériane
Médecins du Monde intervient dans le nord-est du Nigeria depuis fin 2016 dans le but d’améliorer l’accès aux soins des populations vulnérables, qu’elles soient déplacées ou hôtes. Cinq cliniques ont été mises en place pour répondre à la crise humanitaire engendrée par ce conflit dans les camps de Maiduguri et à Damboa.
Nos équipes prodiguent des services de santé primaire gratuits, des consultations pré et post-natales, assurent les vaccinations de routine, une prise en charge nutritionnelle, et offrent un appui médical et psychologique aux survivants de violences liées au genre, un appui psychosocial et des consultations individuelles en santé mentale ainsi que des séances d’éducation à la santé.
Médecins du Monde soutient également deux cliniques du ministère de la santé nigérien en périphérie de Damboa, dans l’Etat du Borno, une zone particulièrement dangereuse, via des formations et un approvisionnement en médicaments. Cela permet de fournir une assistance humanitaire dans une zone où peu d’acteurs humanitaires ont accès.

Des programmes sanitaires d’urgence dans le Borno
Dans ce contexte de crise humanitaire, une équipe d'intervention d'urgence (ERT) a été recrutée pour répondre aux nouvelles urgences dans l'Etat du Borno, telles que l'afflux de population ou les épidémies comme le choléra. En début de l'année 2019, l’ERT a mis en place des services de santé dans le camp de Teachers’ Village en fournissant des services de soins de santé primaire, de santé sexuelle et reproductive, de prise en charge de violences liées au genre et de santé mentale.
Egalement, à la fin du mois de mai 2019, suite à l’afflux d’environ 10 000 déplacés à Damboa, Médecins du Monde a décidé d’ouvrir une clinique sur ce site pour prodiguer des soins de santé primaire. En 2019, l’ERT a également gardé ouverte son Unité de Traitement du Choléra, afin d’être prêt à réagir en cas de pic épidémique.
En 2019Nous avons effectué :
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