Madame la Haute représentante Federica Mogherini,
Chers ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne,
Nous écrivons en tant que groupe d’organisations non gouvernementales israéliennes, palestiniennes, européennes et internationales. Nous vous écrivons au sujet du prochain plan de paix des États-Unis au Moyen-Orient. Le plan menace de compromettre encore plus le respect des droits de l’homme et du droit international en Israël et en Palestine. C’est l’occasion pour l’Union européenne, ses États membres et ceux qui se soucient des principes du droit international de mener au sujet d’Israël et de la Palestine une approche fondée sur les droits de l’homme et de rejeter un plan qui n’embrasse pas ces principes de base.
Avant le plan des États-Unis, l’UE doit insister sur une approche fondée sur les droits de l’homme comme point de référence pour son acceptation et son engagement. Ce leadership exige de manière proactive le respect des normes de l’Union européenne en faveur du droit des Palestiniens à l’autodétermination et à l’égalité des droits pour tous les peuples d’Israël et de Palestine, rejetant ainsi fermement toute tentative de refuser ces droits.
L'Union européenne doit défendre les droits des Palestiniens à l’autodétermination.
L’Union européenne a établi sa position en matière de droits de l’homme et de respect du droit international à l’égard d’Israël et de la Palestine, alors qu’elle avait déjà appuyé le droit du peuple palestinien à l’autodétermination dans la Déclaration de Venise 1980. Au lieu de simplement réaffirmer son objectif prévisible d’une solution à deux États, l’Union européenne doit défendre les droits des Palestiniens à l’autodétermination, parallèlement aux droits de l’homme individuels. Cela fournirait à l’UE une base normative efficace dans son positionnement politique à l’encontre de la plus longue occupation de l’Histoire moderne. Il constituerait également la plus grande force de l’UE
pour défendre et promouvoir la solution à deux États en tant qu’objectif politique réaliste.
Les principes nécessaires du droit international comprennent le droit à l’autodétermination et la condamnation absolue de l’acquisition d’un territoire par la force. Le respect des droits de l’homme et de l’autodétermination doit être atteint pour tous les Palestiniens, quel que soit leur localisation, y compris ceux basés dans les territoires palestiniens occupés, les citoyens palestiniens d’Israël et les réfugiés palestiniens dans la région. Les efforts visant à légitimer une politique de séparation et de fragmentation de la population palestinienne sont de la discrimination et doivent être fermement dénoncés.
Les efforts visant à légitimer une politique de fragmentation de la population palestinienne sont de la discrimination et doivent être fermement dénoncés.
Dans les territoires palestiniens occupés, le gouvernement israélien poursuit son objectif de modification des réalités démographiques, territoriales et juridiques sur le terrain, atteignant rapidement le point de non-retour par le biais d’une expansion de l’habitat, l’exploitation croissante des ressources naturelles palestiniennes et l’annexion de facto de la Cisjordanie. Ces développements ont des conséquences désastreuses et sont soutenues par l’administration américaine actuelle. L’Union européenne supporterait le coût non seulement dans son voisinage, mais aussi au niveau mondial, car elle éroderait davantage l’ordre international instruit sur des règles dans lequel la vision européenne est profondément implantée.
En vue de l’atelier économique mené par les États-Unis, qui se tiendra à Bahreïn le 25-26 juin, l’Union européenne et ses États membres devraient être disposés à contrer tout effort économique et politique visant à normaliser le contrôle et l’annexion du territoire palestinien occupé, comme dans le cas de Jérusalem ainsi que le Golan syrien occupé, compromettent les droits des réfugiés palestiniens et approuvent le régime discriminatoire existant.
L’Europe ne devrait pas accepter quoi que ce soit en déchut des normes susmentionnées et faire tous les efforts possibles pour éviter le non-respect des droits de l’homme. Cela implique que le respect des droits de l’homme et du droit international sont la seule voie possible et réalisable vers une solution juste et durable, et que l’Union européenne est prête à mettre son poids pour défendre cet objectif.
Veuillez agréer l'expression de mes sentiments les meilleurs.