Répondre aux besoins du terrain
Tout commence dans les bureaux du siège, situé à Paris. Tous les deux mois environ, salariés et associatifs se réunissent et forment des « groupes géopolitiques ». Ces groupes sont notamment chargés d’élaborer de nouveaux projets en fonction d’informations reçues du terrain : analyses sanitaires (taux de malnutrition, de prévalence d’une maladie…), indicateurs socio-économiques, considérations géographiques ou thématiques. Au Kenya, « nous avons décidé de mettre en place un programme de Réduction des risques (RdR) auprès des usagers de drogues en s’inspirant d’un projet similaire mené en Tanzanie, dans le cadre d’une stratégie régionale d’intervention sur le thème de la RdR
» explique Stéphanie Derozier, responsable de desk Afrique.
Chaque desk est responsable de la mise en place et de la gestion des programmes dans une région du monde : Afrique, Asie, Amérique Latine, Europe ou Maghreb-Moyen-Orient. Un desk supplémentaire se consacre uniquement aux missions d’urgence. Toutes les initiatives sont soumises à l’approbation du comité de direction, qui les étudie au regard des contraintes financières et de la cohérence globale avec la politique de l’association.
Des projets inscrits dans la durée
Les équipes réalisent une mission exploratoire sur place pour évaluer précisément les besoins en termes de santé, les aspects logistiques et le contexte sécuritaire. À leur retour, le projet passe à nouveau dans un circuit de validation auprès du comité de direction. Si le feu vert est donné, les équipes se mettent alors en quête de financements auprès de bailleurs de fonds. En parallèle, du personnel qualifié (personnel soignant mais aussi logisticiens, coordinateurs terrain…) est recruté. Ce n’est qu’une fois les ressources humaines et financières réunies que le projet peut commencer.
Au final, il faut compter entre 12 et 24 mois pour construire un programme qui durera entre 2 et 5 ans. « Nous inscrivons toutes nos actions dans la durée, précise Isabelle Bioh-Johnson, directrice adjointe des opérations internationales, responsable secteur long terme. Quand un projet touche à sa fin, nous assurons le transfert de nos activités vers des acteurs locaux ou les reconduisons. Le plus dur n’est pas de lancer un nouveau projet, mais d’assurer sa pérennité ».