« Madame, Monsieur, élu.e.s de la république française,
Nous sommes des mineurs non reconnus. Nous dormons dans vos rues.
Le froid et la pluie nous font souffrir la nuit. Nous ne dormons que 3 ou 4 heures. Le matin notre corps ne bouge même plus tellement nous avons froid.
Certains d’entre nous se sont fait attaquer et voler leur sac.
Nous n’avons pourtant rien fait de mal. Nous voulons nous intégrer, aller à l’école pour préparer notre avenir.
On vous demande de nous aider à trouver un endroit où on peut rester en sécurité. »
Le 115 étant saturé et dans l’incapacité de répondre aux besoins, les solutions de mise à l’abri sont extrêmement rares et se limitent à quelques nuitées.
D., guinéen de 15 ans, s’est présenté au Conseil départemental le 02/11/2021. Il a été reçu, évalué et rejeté dans la même journée. L’entretien d’évaluation de sa minorité s’est déroulé alors qu’il venait de passer la nuit à la gare et s’était fait voler toutes ses affaires. Depuis cette date, n’ayant pas obtenu d’hébergement malgré ses appels répétés au 115, il est toujours à la rue.
Enfants avant d'êtres migrants
Pour ces jeunes, la vie à la rue est source de souffrances, les expose à la violence, aux risques d’abus et aux phénomènes d’emprise. Nos associations constatent également combien leur état psychique se dégrade au fur et à mesure du temps passé à la rue.
Pour ces jeunes, la vie à la rue est source de souffrances
Les associations du collectif rappellent que toute personne en situation de détresse doit avoir accès à une mise à l’abri dans le respect des principes d’inconditionnalité et de continuité de l’hébergement inscrites dans la loi (articles L345-2-2 et L345-2-3 du Code de l’Action Sociale et des Familles).
Des solutions doivent être mise en œuvre en urgence par les pouvoirs publics :
- assurer une mise à l’abri par le Conseil Départemental pendant l’évaluation de la minorité
- mettre fin aux sorties sèches après une non reconnaissance de minorité par le Conseil Départemental
- renforcer le nombre de places d’hébergement d’urgence afin de répondre aux besoins
- ouvrir une halte de nuit dédiée aux personnes cumulant les critères de vulnérabilité
- ouvrir des baux précaires dans le cadre du 1% logement de Nantes Métropole
Le collectif MNA 44 invite la population à manifester son soutien pour que des solutions d’hébergement adaptées et pérennes soient mises en œuvre pour ces jeunes par les pouvoirs publics.