Les ONG ont réalisé plus de 40% des opérations de sauvetage entre 2017 et 2018. Au lieu d’être salué, ce travail fait l’objet de menaces, de poursuites judiciaires et de pressions de la part de certains gouvernements de l’Union européenne. De nombreuses missions des ONG
ont été interrompues de ce fait.
L’Aquarius est l’un des deux derniers navires qui poursuivent leur action, et le seul patrouillant sur la route de la Méditerranée centrale à proximité de la Libye. Il risque, demain, de ne plus pouvoir exercer ses missions de sauvetage en mer faute de disposer d'un pavillon.
La France a détourné les yeux en juin dernier, refusant d'accueillir l'Aquarius, qui a finalement accosté en Espagne. La répétition d'une telle démission morale serait intolérable.
Si une politique européenne globale à l'égard des migrations semble inaccessible à court terme, sauver des vies reste la responsabilité immédiate de chaque État. La réponse ne peut être le silence, les tergiversations et le renvoi mutuel de responsabilité.
Emmanuel Macron doit aujourd’hui prendre ses responsabilités : nous lui demandons d’ouvrir les ports français pour que l’Aquarius et ses 58 naufragés soient accueillis. Par ailleurs, nous lui demandons solennellement de faire pression pour que le Panama rétablisse son pavillon et, si cela n’aboutit pas, d’octroyer sans délai un pavillon français à l’Aquarius.