Santé et précarité
Dans son avis remarqué du mardi 19 juin 2017, l’Académie nationale de médecine vient également de confirmer que « la santé des personnes précaires et pauvres est de plus en plus compromise. […] Or l’accès à la santé conditionne en grande partie la sortie de la précarité ». C’est également un constat quotidien que font nos équipes dans les 20 centres d’accueil, de soins et d’orientation de Médecins du Monde. 40% des patients consultent avec retard et 25 % disent avoir renoncé à des soins dans l’année précédente*.
40% des patients consultent avec retard et 25 % disent avoir renoncé à des soins dans l’année précédente.
« C’est un message politique fort que vient d’envoyer l’Académie nationale de médecine à la nouvelleMinistre de la Santé Agnès Buzyn. Français ou non, 5 millions de personnes sont exclues de la santé et ne doivent plus l’être » déclare le Dr Françoise Sivignon, Présidente de Médecins du Monde.
Lutter contre l'exclusion
Les membres de l’Académie nationale de médecine préconisent notamment la création d’une Mission interministérielle de lutte contre l’exclusion en santé, et recommande la mise en oeuvre de plusieurs mesures fortes permettant de favoriser l’inclusion des personnes en précarité dans le système de santé. En particulier, l’Académie Nationale de Médecine propose de « simplifier et coordonner les dispositifs existants (AME, PUMa, CMUc
, ACS
, EMPP
, PASS, plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, PRAPS…) » et « d’intégrer l’AME
dans la PUMa, rendre l’accès aux droits en santé automatique ».
l’Académie Nationale de Médecine propose de simplifier et coordonner les dispositifs existants.
Le 15 juin dernier, devant le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE), la Ministre a déclaré vouloir faire de l’exclusion des soins sa priorité. « C’est une très bonne nouvelle » pour le Dr Françoise Sivignon « mais puisqu’il y a urgence faisons‐le dès maintenant, dès le Projet de Loi de finances pour 2018. L’intégration de l’AME dans le régime général de Sécurité Sociale et une révision des complémentaires santé doivent immédiatement intégrer le programme législatif du gouvernement et de la ministre ».