De nouvelles frontières
Matérialisées par des garde-côtes libyens soutenus par des bâtiments de marine européens, cette nouvelle frontière aura pour conséquence immédiate le refoulement des personnes sur les côtes libyennes et leur mise en danger.
« Par cet accord, l’Union Européenne organise le refoulement vers leurs persécuteurs de personnes déjà éprouvées lors de leur premier passage en Libye. Les Etats membres bafouent ici l’essentielle protection due à ces personnes ainsi que leurs droits fondamentaux » s’alarme le Dr Françoise Sivignon, Présidente de Médecins du Monde.
L'enfer Libyen
De nombreux rapports récents y compris de l’ONU font état de la terrible réalité que doivent affronter les personnes en Libye1.
Médecins du Monde, présent dans le Sud de l’Italie, est le premier témoin des violences subies lors des consultations médicales auprès des exilés arrivés par voie maritime directement de Libye.
« Les témoignages se multiplient sur les souffrances endurées par les femmes et les hommes dans cet « enfer sur terre ». Les maltraitances et les violences, quand elles ne tuent pas, entrainent des traumatismes physiques et psychiques considérables que ces politiques de fermeture des frontières aggravent davantage » témoigne le Dr Ariane Junca, responsable de mission en Calabre.


Les équipes de Médecins du Monde participent à la prise en charge des mineurs arrivés seuls en Calabre, recueillent leurs témoignages, documentent la réalité des parcours et les traumatismes consécutifs. Médecins du Monde accompagne aussi les jeunes femmes. La plupart témoigne de violences sexuelles. Certaines se découvrent enceintes à l’occasion d’une consultation médicale.
Devant les conséquences directes pour la vie des personnes, Médecins du Monde appelle les dirigeants européens à renoncer à un tel projet et en appelle à l’ouverture de voies sûres et légales pour accéder au territoire européen comme seule alternative à la violence des passages et des frontières.