Ou tu traites vite, ou tu meurs vite
Mardi 6 décembre 2016, après un recensement des nouveaux cas arrivés la veille au Centre de Traitement du Choléra (CTC) de Jérémie, les équipes mobiles se préparent à aller sur le terrain. Afin de lutter contre la propagation de la maladie au sein des communautés impactées, une équipe de 4 personnes menée par Adeline, se rend dans le village de Font Bayard d’où proviennent les personnes malades. Pendant que Paulette, Honoré, Alexandre, Fortuné sont soignés par les équipes de Médecins du Monde au CTC de Jérémie, Juliette se prépare à décontaminer les maisons infectées et ses alentours.
En parallèle, les équipes discutent et informent les villageois des mesures d’hygiène à prendre : boire de l’eau traitée ou bouillie, pas de « caca sauvage » qui viendraient contaminer les sources puis en cas de diarrhées suspectes, se réhydrater via des sels de réhydratation orale et prendre les antibiotiques distribués par les équipes. Cette matinée, ce sont ainsi plus d’une vingtaine de personnes qui ont été sensibilisées. Si ces précautions sont respectées, ils auront réussi à circonscrire le foyer infectieux et éviter de nouvelles flambées. Les équipes repasseront la semaine suivante pour s’assurer que l’épidémie a bien été éliminée dans ce village.
Aller vers les populations isolées
Pour les personnes les plus éloignées du système de santé – certains villages se trouvent à 7h de marche du centre de santé le plus proche –, des équipes mobiles se déplacent et s’installent pendant plusieurs jours directement dans les communautés. Après plusieurs cas suspects signalés à Bataille d’Eau où 109 familles résident, 3 infirmiers et un animateur mettent en place un centre de traitement provisoire afin d’endiguer un début d’épidémie dans cette communauté accessible après deux heures de marche.

Mercredi 7 décembre, Walson Julot est pris en charge en urgence. Trop éloigné, trop vulnérable, sans Médecins du Monde, il serait aujourd’hui certainement décédé. Et inlassablement, les équipes continuent leur travail de décontamination ; inévitablement, elles sensibilisent les habitants aux mesures d’hygiène à respecter : Si caca sauvage, si main sans lavage, eau tu pollueras, dommage choléra tu auras.