Le conflit a eu de graves conséquences sur les populations : 30% des patients rencontrés par nos équipes souffrent d'anxiété, de troubles du comportement, de dépression. « L’impact sur la santé mentale des populations a été peu pris en compte et devra être considéré. Plusieurs générations de Colombiens ont été traumatisées » explique le docteur Françoise Sivignon, Présidente de Médecins du Monde.
Malgré la signature des accords, la sécurité reste encore très fragile. D’autres groupes restent présents, tels que la guérilla ELN ou les bandes criminelles issues de groupes paramilitaires démobilisés. La situation continue donc aujourd’hui encore d’avoir un impact direct sur la population.
Depuis près de 30 ans, nous intervenons en Colombie dans les zones rurales isolées affectées par le conflit, dans les départements du Nariño, Meta et Guaviare. Nos équipes proposent des services mobiles de santé, avec un accent sur la santé sexuelle et reproductive (distribution de produits contraceptifs, dépistage des cancers) ainsi qu’un soutien psychologique pour les personnes menacées ou victimes de violence.
Nous accompagnons aussi les communautés afin qu’elles connaissent et revendiquent leurs droits pour permettre l’accès universel à la santé.
L’accès à la santé est un axe essentiel de consolidation de la paix.
La reconstruction du tissu social dans les zones de conflit, le développement économique et la disponibilité des services publics s’étalera sur plusieurs années. « Un travail de terrain sera essentiel avec des acteurs qui connaissent les communautés pour s’assurer qu’elles soient parties prenantes du processus de paix et qu’elles en voient les bénéfices » conclut le docteur Françoise Sivignon.