Palestine : l’urgence humanitaire

Depuis l’attaque d’Israël par le Hamas le 7 octobre, suivie des bombardements intensifs sur la bande de Gaza faisant des milliers de morts et de blessés, Médecins du Monde n’a cessé de plaider pour un véritable cessez-le-feu, et non de sporadiques et insuffisantes pauses dans les hostilités. Pour l’accès à l’aide humanitaire et le rétablissement des approvisionnements de base afin de répondre aux immenses besoins des 2,2 millions de civils.

Le 5 novembre, Médecins du Monde déplorait la mort de son superviseur médical à Gaza, le médecin urgentiste Maysara Rayyes, tué lors du bombardement de son immeuble à Gaza City.

Une vingtaine de membres de l’association sont bloqués dans l’enclave. « À l’intérieur de Gaza, nous peinons pour pouvoir faire notre travail, explique Helena Ranchal, directrice des opérations internationales de Médecins du Monde. Malgré tout certains de nos collègues prêtent main forte à certains hôpitaux. Nous recevons des témoignages très durs. Il n’y a pas assez de lits, des hôpitaux doivent installer des tentes pour passer d’une capacité de 700 à 5 000 lits. Des opérations sont réalisées à même le sol, sans anesthésie. À cause du manque de carburant, les groupes électrogènes ne peuvent pas fonctionner. Les examens et les opérations doivent être réalisés avec la torche des téléphones portables. Il y a un sérieux problème pour les couveuses des nouveaux-nés, les dialyses qui peuvent être écourtées, avec les complications que cela entraîne. Il y a un frein réel à l’accès à la santé de la population à Gaza. »

Aux premiers jours de la guerre, avant les pénuries, Médecins du Monde a pu acheter des stocks de médicaments pour les hôpitaux et soutenir les cliniques mobiles de ses partenaires. L’ONG a ensuite débloqué 6 tonnes de matériel médical – des « kits 10 000 » qui contiennent des intrants médicaux, des médicaments, des équipements et des consommables qui servent à soigner une population de 10 000 personnes – et des kits chirurgicaux pour les interventions d’urgence. Ces kits ont été envoyés en Égypte dans le Sinaï, à une cinquantaine de kilomètres du point de passage de Rafah, au sud de Gaza.

C’est ensuite le Croissant rouge égyptien qui doit prendre le relai pour l’acheminement de l’aide dans la bande de Gaza. D’autres stocks de matériel médical ont été prépositionnés en Cisjordanie dans l’attente de l’ouverture de points de passage entre Israël et Gaza.