Médecins et scientifiques alertent sur les dangers de la proposition de loi Duplomb et demandent un renforcement de l’expertise indépendante sur les pesticides
05.05.2025
Lundi 5 mai 2025. Alors que la proposition de loi du sénateur Laurent Duplomb doit être soumise au vote de l’Assemblée nationale fin mai 2025, une lettre ouverte signée par 1279 médecins, chercheurs et scientifiques est adressée aux ministères de tutelle de l’ANSES (Agence nationale de sécurité sanitaire). Ensemble, ils interpellent les ministres de la Santé, de l’Agriculture, du Travail et de l’Environnement et dénoncent les risques majeurs que cette proposition de loi ferait peser sur la santé publique, l’environnement et l’indépendance de l’expertise scientifique. Les signataires rappellent que les impacts des pesticides sur la santé et les écosystèmes sont largement documentés par des études scientifiques, notamment celles de l’INSERM (2021) et de l’INRAE (2022). Pourtant, les procédures d’évaluation des pesticides restent dépendantes des données fournies par les industriels, sans contre-expertise suffisante. Les effets cocktails des formulations commerciales et leur toxicité chronique ne sont pas suffisamment étudiés, malgré les exigences du règlement européen 1107/2009. La proposition de loi Duplomb aggraverait cette situation, si elle était votée, en affaiblissant le rôle de l’ANSES au profit d’un « Conseil d’orientation pour la protection des cultures », dominé par des représentants de l’industrie et des syndicats agricoles. Ce conseil pourrait imposer des priorités d’usage des pesticides sans considération suffisante pour les risques sanitaires et environnementaux. Les signataires s’alarment également de la réautorisation envisagée de trois néonicotinoïdes (acétamipride, flupyradifurone et sulfoxaflor), pourtant reconnus comme extrêmement nocifs pour les pollinisateurs par l’EFSA et l’ANSES. Ces substances, interdites en France depuis 2016 en application du principe de précaution, menaceraient à nouveau la biodiversité et la santé humaine. Les médecins et scientifiques demandent aux ministres concernés de : ● Garantir l’indépendance de l’ANSES et de son expertise scientifique face aux pressions économiques et politiques. ● Systématiser les études sur les effets cocktails et la toxicité chronique des pesticides avant leur mise sur le marché. ● Mettre en place un suivi à la parcelle et en temps réel des épandages et de leurs impacts sanitaires. ● Organiser une véritable médecine préventive et un suivi de la santé au travail de tous les travailleurs agricoles Ces exigences sont de notre point de vue incontournables pour garantir le droit fondamental de chacun à vivre dans un environnement sain. |
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