Dans l’État du Kachin, Médecins du Monde intervient auprès des personnes usagères de drogues, particulièrement touchées par les maladies infectieuses. Dans certains lieux d’intervention, plus de la moitié des personnes usagères de drogues par injection sont séropositifs, et parmi eux 70% sont également affectés par le virus de l’hépatite C.
Avec le coup d’Etat et la pandémie de Covid-19, Médecins du Monde a dû ajuster ses activités médicales et de prévention afin d’assurer la sécurité des équipes, des travailleurs et travailleuses pairs mais aussi des personnes usagères des services. L’association intervient dans 90 sites répartis au sein de trois Townships, ainsi qu’à travers des activités d’« aller-vers », soutenu par un réseau de 116 travailleurs et travailleuses pairs.
En 2021, ce modèle communautaire et mobile a permis à plus de 7 500 usagers et usagères de drogues par injection de continuer à bénéficier d’un accès à des services de prévention et de réduction des risques. Ainsi, les équipes de Médecins du Monde ont eu pour principal objectif d’assurer la continuité des services médicaux essentiels pour ces populations clés, en maintenant une offre de dépistage, de conseil et de traitement du VIH, de vaccination contre l’hépatite B, de dépistage de l’hépatite C, ou encore en proposant un accès au traitement de substitution par la méthadone. Du matériel de réduction de prévention et de réduction des risques a également été distribué (préservatifs, seringues stériles, eau, tampons alcoolisés).
Au deuxième semestre 2021, Médecins du Monde a aussi commencé à développer un projet pilote dans le Kachin sur les stimulants de type amphétamine, deuxième drogue la plus utilisée au monde après le cannabis. L’objectif est de renforcer les capacités des personnes usagères de stimulants afin de créer et de favoriser un accès à des services de réduction des risques adaptés. En juillet 2021, l’association a ainsi mené une mission exploratoire dans le Kachin pour analyser les besoins, rencontrer les personnes usagères, discuter avec de potentiels futurs associations locales partenaires et de travailler ensemble à l’élaboration d’une feuille de route : il est important de co-construire ce projet avec les personnes usagères de stimulants et les associations locales afin de garantir une appropriation durable des activités et une offre de services adaptée.