Liban

© Nicolas Danicourt

1,5 million

de Syriens sont présents au Liban.

180 000  

Palestiniens sont toujours réfugiés au Liban.

2 478 000  

Libanais vivent en situation d’extrême pauvreté en 2020.

Face aux urgences, Médecins du Monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions au Liban ci-dessous.

La situation humanitaire AU LIBAN

Dix ans après le début de la crise syrienne, le Liban reste un pays fragile marqué par les conflits, avec une grande instabilité institutionnelle et sociale.

Actuellement, le Liban est confronté à une crise qui se caractérise par une récession économique aiguë et des troubles politiques alliés à des défis de gouvernance. L’inflation qui a atteint 519 %, avec un pic de 1874 % pour les produits alimentaires et les boissons non alcoolisées, a entraîné une forte baisse du pouvoir d’achat des ménages et une augmentation du taux de pauvreté dans tous les groupes de population.

De plus, le Liban étant un des principaux pays d’accueil des exilés Palestiniens et Syriens, une action humanitaire visant les politiques d’accueil et d’inclusion des populations réfugiées est nécessaire.

Une urgence humanitaire

  • Entre conflits et grande pauvreté

    A l’été 2021, la crise du carburant a aggravé la situation économique du pays, et a largement affecté l’approvisionnement en électricité. Cela a eu des conséquences critiques sur les secteurs de la santé, de l’assainissement, des transports et des télécommunications. Si la crise du carburant s’est atténuée à la fin de l’année 2021, la fourniture d’électricité par l’État est restée faible, avec en moyenne moins de 5 heures d’approvisionnement par jour.

     

    L’aggravation de la crise a freiné l’économie du pays et a laissé les réfugiés et les populations d’accueil dans une situation désespérée, à laquelle se sont ajoutés les défis sans précédent liés à l’épidémie de COVID-19 et à l’explosion survenue à Beyrouth en août 2020.

     

    La sécurité des femmes et des mineurs a aussi été impactée avec des risques aigus liés à la protection de l’enfance et aux violences liées au genre, notamment l’augmentation des mariages et du travail des enfants, ainsi que la perpétration de violences domestiques, qu’elles soient verbales, physiques ou sexuelles. L’accès à l’éducation a également été affecté négativement par la pandémie, les écoles ayant été partiellement fermées pendant l’année scolaire 2020-2021, afin de limiter la propagation du COVID-19.

     

    Selon l’ONU, le taux de pauvreté multidimensionnelle au Liban a presque doublé, passant de 42% en 2019 à 82% en 2021. Fin 2021, 60% de la population du pays vivait sous le seuil de pauvreté. L’extrême pauvreté multidimensionnelle touche ainsi 34% de la population, dépassant la moitié dans certaines régions du pays. Dans ces conditions, notre équipe de terrain ainsi que les acteurs de santé locaux constatent que les ménages vulnérables s’appuient de plus en plus sur des mécanismes d’adaptation afin de survivre au jour le jour, tout en retardant l’accès aux soins ou aux traitements.

  • L'accueil difficile des réfugiés Syriens

    Le Liban fait face à un énorme afflux de personnes réfugiées. Plus de 5,5 millions de Syriens, hommes, femmes et enfants, ont fui la guerre civile qui fait rage dans leur pays depuis 2011. La plupart ont trouvé refuge dans les pays voisins, dont un tiers au Liban, où 90 % des 1,5 million de réfugiés syriens vivent dans une pauvreté extrême.

    Aujourd’hui au Liban, une personne sur quatre est réfugiée.

     

    Éparpillés dans des centaines de localités libanaises, souvent dans les régions les plus pauvres du pays, les réfugiés syriens souffrent d’un accès difficile aux services essentiels. Alors que depuis plus de 70 ans le Liban est une terre d’accueil pour les réfugiés palestiniens, ce nouvel afflux de réfugiés syriens commence à peser sur les épaules de population libanaise, rendant parfois la cohabitation difficile.

     

    En effet, cette croissance de la population met à mal l’accès à des services essentiels (eau, santé, éducation…) pourtant déjà insuffisants pour la population libanaise.

     

    Les autorités libanaises ont donc mis en place une série de mesures pour limiter l’afflux de ces réfugiés, notamment en refusant l’installation de camps d’accueil officiels, ou encore en bloquant leur enregistrement. Cette situation accentue la précarité de leur situation et leur volonté de quitter le Liban pour des pays plus accueillants.

Les personnes réfugiées syriennes au Liban avec Cyrus North

NOTRE MISSION HUMANITAIRE AU LIBAN

L’aide humanitaire de Médecins du Monde au Liban se déploie sous plusieurs aspects, avec une priorité sur l’aide médicale à destination des Libanais subissant la crise de plein fouet.

FAIRE FACE À L’EXPLOSION DE BEYROUTH

  • Apporter une aide médicale

    Suite à la catastrophe survenue le mardi 4 août 2020 à Beyrouth, qui a fait plus de 200 morts et 6 500 blessés, Médecins du Monde a renforcé son action humanitaire au Liban en faveur des personnes affectées par l’explosion, afin qu’elles puissent bénéficier d’un soutien psychologique et d’une aide humanitaire.

     

    Le Liban traverse aujourd’hui l’une des pires crises économiques de son histoire. L’explosion de Beyrouth ainsi que la crise sanitaire du coronavirus posent de nouveaux enjeux pour ce pays déjà polytraumatisé.

  • Apporter un soutien psychologique aux victimes

    Dans les deux premiers mois qui ont suivi l’explosion, les équipes ont vu plus de 1 000 personnes, hommes, femmes et enfants. La demande était importante et le suivi des victimes indispensable. Afin de consolider son action, l’association a pu s’installer dans un local du quartier de Karantina, le plus proche du port et le plus détruit.

     

    Les consultations de santé mentale se poursuivent dans cette structure adaptée afin de s’inscrire durablement dans l’effort de reconstruction de la ville. 942 consultations ont ainsi été dispensées dans le quartier de Karantina suite à l’explosion du port de Beyrouth en août 2020, et ce, dans le cadre d’un plan d’aide médicale au Liban à destination des populations locales.

     

    En 2020, Médecins du Monde intervenait dans la vallée de la Bekaa, à Beyrouth et dans la région du mont Liban : El Qaa, Baalbek, Beyrouth, Kamed El Loz, El Ain et Aley.

GARANTIR L’ACCÈS AUX SOINS

  • Subvenir aux soins de santé primaire en synergie avec les acteurs locaux

    Médecins du Monde fournit des soins de santé primaire et des médicaments aux réfugiés syriens ainsi qu’aux libanais les plus vulnérables. La coopération avec des partenaires locaux permet d’assurer un accès de qualité aux soins et aux médicaments. Nous accompagnons et renforçons les capacités des équipes de réfugiés volontaires assurant ainsi l’efficacité de notre action humanitaire au Liban.

     

    Nous travaillons particulièrement avec l’association AMEL, une ONG libanaise attachée à une vision universelle et internationale de l’accès à la santé, mais aussi avec Skoun, Embrace, ABAAD, le Programme National de Santé Mentale, l’Hôpital Universitaire Rafic Hariri de Beyrouth, ICRC, Humanity and Inclusion ou encore la paroisse d’El Qaa.

     

    Médecins du Monde soutient actuellement un centre de soins de santé primaire et une clinique mobile dans la vallée de la Bekaa, où les réfugiés syriens sont nombreux et dans une situation de grande précarité.

  • Prendre en charge la santé psychologique des Libanais et des réfugiés

    Pour prendre en charge les souffrances psychologiques des populations syriennes et libanaises, des psychothérapeutes donnent des consultations et assurent un suivi thérapeutique dans les centres, les cas de troubles mentaux graves étant orientés vers des services spécialisés.

     

    Médecins du Monde met également en place des sessions de sensibilisation auprès des réfugiés syriens et des Libanais les plus vulnérables. L’objectif est double : réduire les discriminations envers les personnes souffrant de troubles psychologiques mais aussi leur fournir des informations sur l’accès aux soins en santé mentale et aux services disponibles près de leur lieu d’habitation.

  • Collaborer pour faire évoluer les pratiques de santé au liban

    L’équipe de Médecins du Monde est appuyée par des agents communautaires qui effectuent un travail de sensibilisation, de prévention et d’orientation pour accompagner les victimes vers des structures adaptées, au sein même des communautés.

     

    Notre ONG a contribué à l’ouverture de centres communautaires de santé mentale à l’hôpital universitaire public Rafic Hariri de Beyrouth ainsi qu’à Baalbek. Ces centres travaillent en lien avec un service dédié aux personnes usagères de drogues géré par notre partenaire Skoun. Un travail de fond est également réalisé avec le Programme national de santé mentale du ministère de la Santé publique, visant l’établissement d’un service public de soins de santé mentale accessible à tous sur l’ensemble du territoire libanais.

     

    Ce travail d’intégration de la santé mentale dans le dispositif de santé national passe également par le renforcement des capacités des personnels de santé, à travers la délivrance de formations techniques : détecter les malades, apporter des soins adéquats aux patients, comme nous le faisons par exemple dans la ville de Tripoli.

     

    Enfin, en coopération avec d’autres acteurs nationaux et internationaux, nous participons à des plaidoyers afin de faire évoluer les politiques et les pratiques de droit à la santé, incluant la santé mentale pour tous.​

  • Bilan

    En 2021, nous avons :

    • dispensé 72 756 consultations de santé primaire,
    • réalisé 13 218 consultations en santé mentale et soutien psycho-social,
    • mené 17 sessions de formation pour les personnels des centres de santé,
    • formé 120 personnels de santé,
    • réalisé 4 833 consultations en santé sexuelle et reproductive,
    • réalisé 17 sessions de formations pour le personnel de santé,
    • soutenu 3 centres de soins de santé primaires, 2 centres communautaires de santé mentale et 1 unité mobile médicale.

CO-CONSTRUIRE LA RECHERCHE EN SANTÉ MENTALE

Médecins du Monde collabore également avec des institutions académiques régionales et internationales pour étendre la recherche en santé mentale au Moyen-Orient.

 

En 2020, dans le cadre de notre action humanitaire au Liban, nos équipes ont mis en œuvre un projet de recherche au Liban en collaboration avec des institutions locales et internationales. Il s’agit du Projet t-CETA, projet pilote visant à tester le développement, le pilotage et l’évaluation d’une intervention psychologique par téléphone pour les enfants syriens réfugiés au Liban. Ce projet est en collaboration avec Queen Mary University of London, l’Université américaine de Beyrouth, l’Université Johns Hopkins et la Medical School de Hambourg.

  • 3 505 697

    Budget 2021.

3 505 697

Budget 2021.

Historique
  • 1990

    Réhabilitation des infrastructures médicales endommagées par la guerre civile.

  • 1996

    Aide d’urgence pour les populations déplacées de la guerre libano-israélienne. Ce programme a fermé en 1998.

  • 2001

    Intervention dans le centre de réhabilitation physique et psychologique des 3 000 ex-détenus de la prison israélienne de Khiam.

  • 2006

    Projets d’aide médicale, sociale et juridique dans une quinzaine de prisons, jusqu’en 2008.

  • 2012

    Programme d’accès aux soins pour les réfugiés syriens et les Libanais les plus vulnérables.

  • 2017

    Ouverture de la première unité de santé mentale dans un hôpital général public à Beyrouth.