URGENCE FAMINE A GAZA : FAITES UN DON
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En cours de lecture La simple reconnaissance de l’État palestinien ne suffira pas à sauver des vies : appel à une action immédiate et significative en Palestine
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La simple reconnaissance de l’État palestinien ne suffira pas à sauver des vies : appel à une action immédiate et significative en Palestine

30.09.2025

© MAJDI FATHI / NurPhoto / NurPhoto via AFP

  • La simple reconnaissance de l’État palestinien ne suffira pas à sauver des vies : appel à une action immédiate et significative en Palestine

Les leaders mondiaux se sont réunis à New-York dans le cadre de la semaine de haut niveau de la 80e session de l’Assemblée générale des Nations unies (AGNU). À cette occasion, de nombreux États ont officiellement reconnu l’État palestinien. Cependant, le réseau international de Médecins du Monde tient à rappeler aux États membres de l’ONU que cette simple reconnaissance ne suffit pas à mettre fin à la destruction et aux souffrances du peuple palestinien.

Nous appelons les États membres à honorer leurs obligations en vertu du droit international et à intervenir d’urgence pour mettre fin à ce que la Commission des Nations unies a qualifié de génocide à Gaza.

Depuis une trentaine d’années, Médecins du Monde mène des programmes humanitaires et de développement visant à améliorer l’accès aux soins dans le territoire palestinien occupé. Depuis octobre 2023, nous assistons à une recrudescence des attaques contre les civils et les infrastructures civiles, notamment les établissements de santé. Nous observons également des restrictions à l’aide humanitaire, entrainant la mort de nombreux Palestiniens. Nos propres locaux et cliniques ont été attaqués à plusieurs reprises. Notre personnel médical est à la fois témoin et victime d’atrocités de masse et de violations flagrantes du droit international humanitaire. 90 % des Palestiniens de la bande de Gaza ont été déplacés de force, souvent à plusieurs reprises, et confinés dans une zone surpeuplée, extrêmement restreinte et inhabitable. Les autorités israéliennes ont bloqué l’accès et la livraison de l’aide humanitaire vitale. La privation des besoins fondamentaux est devenue une arme. Le système de distribution de l’aide s’est militarisé et constitue désormais un piège mortel. Nous avons constaté une progression de la malnutrition au fil des mois, provoquant la famine actuelle. Ici, la famine est utilisée comme une arme de guerre.

Aujourd’hui, l’armée israélienne avance vers la destruction et le contrôle total de la ville de Gaza, à l’instar de ce qu’il s’est passé à Rafah il y a quelques mois. Elle impose des ordres de déplacement forcé à toute la population de la ville, qui souffre déjà de la famine. En Cisjordanie, les autorités israéliennes réagissent aux reconnaissances symboliques des États par des mesures radicales : elles approuvent davantage de projets de colonisation et d’annexion des terres palestiniennes alors que la violence des colons et les restrictions de circulation s’intensifient chaque jour.

La reconnaissance de l’État palestinien ne mettra pas fin aux souffrances de sa population. Que doit-on reconnaitre de la Palestine si les États n’agissent pas pour mettre fin à la destruction de son peuple ? En quoi cette reconnaissance défend-elle la dignité humaine et les droits humains lorsque les Palestiniens sont contraints de manger de la nourriture destinée aux animaux pour survivre ? Comment faire face à l’inégalité d’accès aux soins lorsque les infrastructures sont manquantes et trop souvent prises pour cible ?

Nous appelons les États membres à honorer leurs obligations en vertu du droit international et à intervenir d’urgence pour mettre fin à ce que la commission des Nations unies a qualifié de génocide à Gaza. Les États membres doivent privilégier la prise de mesures concrètes, telles que prévues par la Convention sur le génocide, par les ordonnances de mesures provisoires et par l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice du 19 juillet 2024, et conformément à la résolution ES-10/24 de l’Assemblée générale des Nations unies. Ces mesures exhortent les autorités israéliennes à autoriser l’acheminement de l’aide humanitaire sans restriction, à mettre fin à l’occupation illégale dans un délai d’un an et à procéder à l’évacuation des colons du territoire palestinien occupé. Les otages israéliens et les Palestiniens détenus illégalement doivent être libérés.

Nous exhortons les États à garder à l’esprit la priorité la plus urgente : sauver des vies en utilisant tous les outils politiques, économiques et juridiques à leur disposition pour contraindre les autorités israéliennes à mettre fin aux attaques contre les civils, à autoriser un accès humanitaire sans restriction, à renoncer à tout projet d’annexion du territoire palestinien occupé et à garantir la défense des droits du peuple palestinien. Cette reconnaissance est vaine si elle ne marque pas la fin des massacres.

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