Dunkerque : le littoral sous tension
21.07.2025
© MdM France
Conditions de vie déplorables, campements sordides, violences, répression... Ces dernières semaines, la situation dans les campements de personnes exilées à Dunkerque et Loon-Plage est devenue insoutenable. Présentes depuis plus de 20 ans sur le littoral, les équipes de Médecins du Monde voient la situation et la santé des personnes se dégrader quotidiennement.
Point de passage historique de migration
Le dunkerquois est un point de passage historique de migration. Des milliers de personnes exilées ayant fui leur pays se retrouvent en errance à cette zone frontière, après un parcours déjà éprouvant. Pour beaucoup, l’objectif est d’atteindre le Royaume-Uni.
Cependant, les politiques répressives et la seule réponse sécuritaire apportée face à cette problématique humanitaire et sanitaire les amènent à emprunter des voies de passage toujours plus dangereuses.
En concertation avec la Grande-Bretagne, la France empêche les personnes de partir. Elle ne propose pour autant rien pour les accueillir, laissant vivre des familles entières dans des conditions indignes. Alors qu’un accueil digne et humanitaire est plus que jamais nécessaire, le nouvel accord franco-britannique, tout juste signé, vient durcir encore la réponse répressive et sécuritaire.
On vous explique en vidéo
Manque d’accès aux soins et aux besoins essentiels
Ce sont actuellement 1 500 à 2 000 personnes qui survivent dans les campements de Loon-Plage et Mardyck, abandonnées par l’État et dépendantes des associations.
Alimentation, eau, santé… La plupart de leurs besoins essentiels ne sont pas couverts :
- Elles disposent de seulement 18 robinets
- N’ont ni douche ni toilettes
- Et peinent à accéder aux soins.
Seuls 45 créneaux de consultation par semaine sont disponibles à la PASS (Permanence d’Accès aux Soins de Santé) de Dunkerque, avec des services inadaptés : elle se trouve à 12km des campements, propose une offre de soins sous-dimensionnée par rapport aux besoins, sans accès à l’interprétariat.
Politiques répressives
La politique de démantèlements incessants et la répression policière sur les plages du littoral renforcent la précarité et les vulnérabilités et génèrent un climat de tension et de violence extrême. Ce contexte laisse le champ libre à la monétisation des services et biens de première nécessité et aux situations d’emprise et d’exploitation. En particulier, les témoignages de violence basées sur le genre ne cessent d’augmenter.
Face à une urgence chronique, ça fait des années que nos équipes sont présentes sur place pour apporter des soins physiques et psychiques, et alerter sur un manquement de l’État à protéger et respecter ces hommes, femmes et enfants.
