URGENCE FAMINE A GAZA : FAITES UN DON

Nos 10 recommandations pour améliorer l'accès à la contraception des personnes précarisées en France

Nos équipes sur le terrain en France constatent au quotidien le manque d’accès à la contraception des personnes précarisées : 9 femmes sur 10 en âge de procréer que nous rencontrons dans nos centres d’accueil n’utilisent pas de contraception, 1 sur 10 dans la population générale. Nous observons aussi un recours à l’implant et le dispositif intra-utérin dans des proportions bien plus importante que dans la population générale.

Face à ces constats, nous avons mené une étude qualitative dans les Pays-de-la Loire pour mieux comprendre : à quelles informations sur les méthodes de contraception les personnes précarisées vivant en habitat 4i ont-elles accès ? Y a-t-il une orientation des professionnel·les de santé vers une méthode plutôt qu’une autre en raison des conditions de vie de la personne ? Quels sont les facteurs qui peuvent faciliter ou entraver l’accès à la planification familiale des personnes en situation de précarité ?

Nous mettons également en œuvre des interventions pour parler de santé sexuelle et reproductive avec des personnes précarisées, notamment dans leurs lieux de vie (hébergement d’urgence, bidonvilles, squats). Animation de groupes de discussions entre pair.es, entretiens individuels de prévention, orientation vers des partenaires locaux.

C’est à partir de cette étude et de nos enseignements terrains que nous avons élaboré 10 recommandations concrètes, à moindre coût. Ces recommandations s’adressent particulièrement aux professionnel.les de santé et du social et aux différentes institutions ayant le pouvoir de faire évoluer les pratiques pour améliorer concrètement l’accès à la contraception des personnes précarisées, et au-delà.

10 RECOMMANDATIONS POUR AMÉLIORER L’ACCÈS À LA CONTRACEPTION DES PERSONNES PRÉCARISÉES

  • 1/ Aborder la contraception à chaque point de contact avec les personnes précarisées Les personnes précarisées se tournent trop rarement vers le système de santé, et encore moins pour aborder les sujets liés aux droits et santé sexuels et reproductifs, malgré leurs besoins. En parler, c’est prévenir des grossesses non intentionnelles et renforcer le pouvoir d’agir des personnes.
  • 2/ Promouvoir et systématiser la prescription et la délivrance de la pilule contraceptive d’urgence de manière anticipée Tel que recommandé par la Haute Autorité de Santé depuis 2013, particulièrement pour les populations éloignées de la prévention et du soin.
  • 3/ Informer sur la contraception de façon adaptée, en partant des préoccupations et des incompréhensions exprimées par les personnes
  • 4/ Utiliser des outils visuels et pédagogiques adaptés et coconstruire des campagnes et supports d’information avec des personnes concernées, en partant de leurs usages, leurs références culturelles et linguistiques
  • 5/ Favoriser l’implication du couple/des partenaires dans le choix contraceptif, lorsque les femmes le souhaitent et dans le respect de l’autonomie de chacun.e
  • 6/ Utiliser l’interprétariat professionnel en santé de façon systématique dès qu’il y a barrière de la langue
  • 7/ Organiser des groupes d’échanges et de soutien entre pair.es et assurer la pérennité de leur financement
  • 8/ Former les professionnel.les de santé et du social à parler de santé sexuelle et reproductive avec des personnes précarisées, à partir des réalités concrètes des personnes
  • 9/ Renforcer la lisibilité de l’offre de soin en matière de contraception sur les territoires
  • 10/ Garantir le remboursement intégral de toutes les méthodes contraceptives, y compris les méthodes injectables et la vasectomie