Les arrestations (plus de 10 000 l’année dernière, selon les chiffres de la gendarmerie nationale) et les expulsions de migrants vers le Niger se sont multipliées en Algérie en 2021, et ce malgré la crise sanitaire. Elles représentent des événements répétés et constants qui aggravent leurs conditions sanitaires et sociales déjà préoccupantes.
Les interpellations des autorités algériennes sont effectuées dans les bus, les taxis mais aussi sur les lieux de travail et de vie des migrants, séparant parfois les familles, et isolant les mineurs. Des descentes dans les lieux de vie sont opérées la nuit et conduisent à des arrestations massives.
Des centaines de migrants subsahariens, dont des demandeurs d’asile, des femmes, parfois enceintes, et des enfants, sont transférés en bus et en camion, à travers le Sahara, pour être abandonnés à la frontière avec le Niger. Ils se trouvent ensuite contraints de parcourir une grande distance à pied pour rejoindre le premier centre urbain du Niger (Assamaka).
Dans un rapport publié le 21 avril 2021, Médecins Sans Frontières (MSF) dénonce les violences et abus dont sont victimes les personnes migrantes à la frontière algéro-nigérienne. Ils et elles sont violemment refoulés d’Algérie vers le Niger et abandonnés dans le désert près d’Agadez. Depuis le début de l’année, près de 4 370 personnes ont été victimes de ces refoulements.