Médecins du Monde victime d’un vol de Carte Bleue, la situation sous contrôle

La santé des roms en France - une urgence sanitaire

En introduction, le Docteur Jean-François Corty rappelle que les Roms constituent la plus importante minorité transnationale d’Europe et que cette population présente des indicateurs de santé alarmants. Discriminés et relégués, les Roms accèdent avec difficulté aux soins les plus élémentaires. Dans un contexte d’expulsions répétées, leur insert au sein des lieux de vie reste difficile malgré les actions du secteur associatif, les recommandations de la HALDE et les outils juridiques à disposition.

Le Docteur Michèle Mézard rappelle que les Roms forment une minorité d’environ 12 millions de personnes, dont 15 000 en France, victimes de stéréotypes persistants qui orientent les choix politiques et entravent leur intégration. Ce contexte politique explique pour partie une situation sanitaire déplorable. Pour pallier ce phénomène, l’association ROMEUROPE développe actuellement deux axes de travail principaux : l’accès à la scolarité et la promotion de la santé materno-infantile. Un projet pilote a été initié auprès de femmes et enfants vivant dans des bidonvilles afin de déterminer les facteurs propres à favoriser une prévention sanitaire efficace. Le docteur Mézard insiste sur la nécessité de se rendre dans les bidonvilles pour être directement au contact de cette population mise à l’écart. Cette stigmatisation transparaît également dans l’action des pouvoirs publics comme en témoigne l’étude de Céline Gabarro sur l’accès des Roms à l’AME. Fruit d’une enquête de terrain au sein d’une CPAM, son travail met en évidence l’amalgame qu’opèrent fréquemment les agents de l’assurance maladie entre Roms et Roumains, restreignant de fait leur accès à la CMU et l’AME. Ainsi, les CPAM en charge de l’instruction des dossiers de CMU et AME appliquent parfois les textes en les durcissant en raison de préjugés persistants à l’égard des Roms.