Ethiopie

© Quentin Top

0,9 %

prévalence du VIH chez l’adulte.

23 %

c’est le taux d’infection du VIH chez les travailleuses du sexe.

2 X plus élevée

La prévalence du VIH  chez les femmes (1,2 % des 15-49 ans) est deux fois plus élevée que chez les hommes (0,6 % des 15 et des 49 ans).

Face aux urgences, Médecins du Monde mène divers programmes d'aide humanitaire. Découvrez nos actions et missions en Éthiopie dans la Corne de l’Afrique ci-dessous.

L’ETHIOPIE, AU CENTRE DE LA CORNE DE L’AFRIQUE

La Corne de l’Afrique est cette région au nord-est du continent et au nom évocateur. Elle est composée de l’Éthiopie, de la Somalie, du Kenya, de l’Érythrée et de Djibouti.

Selon les Nations unies, plus de 43 millions de personnes dans cette région souffrent de l’une des pires sécheresse de l’histoire récente, causée par 5 années consécutives de faibles pluies.

Des années de guerres et de conflits, ont également provoqué des déplacements massifs de la population, qui, combinés à la flambée des prix des denrées alimentaires ont plongé cette région dans une situation d’insécurité alimentaire très préoccupante, au bord de la famine.

Rien qu’en Éthiopie, pays le plus vaste et peuplé de la Corne de l’Afrique, 12 millions de personnes souffrent de la faim et ont besoin d’une aide alimentaire. Dans certaines régions particulièrement touchées par la sécheresse, plus du quart des enfants de moins de 2 ans et 28% des femmes allaitantes souffrent de malnutrition.

En 2022, l’Ethiopie comptait plus de 5 millions de déplacés internes, réfugiés et retournés, faisant de l’Ethiopie un des pays les plus touchés par les déplacements de population.

1 travailleuse du sexe sur 5 est porteuse du VIH. La prévalence du VIH chez les travailleuses du sexe est 30 fois plus élevée que chez la population générale des femmes.

LA SITUATION HUMANITAIRE EN ÉTHIOPIE

Malgré son dynamisme économique, la République Démocratique Fédérale d’Éthiopie reste un pays à deux vitesses, en proie à des conflits locaux, des conflits armés et qui peine à faire face à la sécheresse chronique.

 

Ces événements ont un impact considérable sur la sécurité alimentaire des populations, entraînant une augmentation de la malnutrition et des déplacements massifs de personnes.

  • UNE CRISE HUMANITAIRE OUBLIÉE MAIS DE GRANDE AMPLEUR

    En Ethiopie, 3 millions d’enfants sont confrontés à la malnutrition aigüe . Cette situation est liée à une combinaison de 3 principaux facteurs:

    • La grave sécheresse qui touche la Corne de l’Afrique depuis l’automne 2020.
    • Les chocs économiques et notamment la forte inflation mondiale liée aux effets des restrictions sanitaires de la pandémie de COVID-19 et aux effets économiques mondiaux de la guerre en Ukraine, ainsi que l’inflation liée aux conflits locaux. En Ethiopie, l’inflation en 2022 dépassait les 30%.
    • La persistance des conflits dans la région et particulièrement la Guerre au Tigré et les conflits chroniques en Somalie, empêche l’accès des populations aux services sociaux de base (et notamment la santé), restreint l’accès humanitaire, et perturbe les activités agro-pastorales.

     

    Les communautés pastorales, les personnes vivant dans les zones de conflit ou s’étant déplacées suite à un conflit, mais aussi les femmes & les enfants, sont particulièrement affectés. En Ethiopie 74% des cas de malnutrition aiguë recensés concernent des enfants et 28% des femmes enceintes ou allaitantes. Moins de la moitié auront accès à un traitement, les taux de mortalité des malnutris avec complications sont anormalement élevés, reflet à la fois de l’accès trop tardif aux soins mais aussi de la faible qualité des soins (centres de santé sans accès à l’eau, sans intrant, sans personnel formé, hygiène inappropriée).

     

    Cette détérioration de la situation sanitaire, particulièrement marquée dans les zones affectées par la guerre du Tigré, se reflète également dans la gravité des épidémies de maladies transmissibles (paludisme, rougeole), le tout dans un contexte de vulnérabilités accrues liées aux déplacements de population. Les prestations des services de santé sont interrompues (vaccination, soins) à cause de la fuite du personnel soignant, de la destruction des équipements et des stocks de médicament lors des pillages généralisés qui ont eu lieu durant les occupations successives des centres de santé par des forces armées. Par ailleurs, les soins sont négativement impactés par le manque d’hygiène dans les centres de santé lié en partie au manque d’accès à l’eau alors que la sécheresse a tari les sources les plus proches.

     

    Les femmes sont fortement pénalisées par le manque d’accès aux soins de santé sexuelle et reproductive: les mutilations génitales féminines, répandues en Ethiopie, engendrent de graves complications nécessitant une prise en charge médicale. Le pourcentage d’adolescentes ayant une grossesse est très élevé (>23%) et le nombre de mariages précoces a augmenté avec la crise. Par ailleurs, les femmes & les filles et particulièrement les femmes enceintes et allaitantes sont majoritairement touchées par la malnutrition. Les normes sociales & culturelles les poussent à manger en dernier et le moins possible ne permettant pas toujours aux femmes et aux adolescentes de combler leurs besoins en fer, ni d’apporter la majoration des apports énergétiques nécessaires aux femmes enceintes & allaitantes.

     

    Aux problématiques préexistantes à la crise (violences liées au genre, crime d’honneur, etc.) s’ajoutent depuis 2 ans de nouvelles problématiques liées au conflit au Tigré, aux chocs économiques, et à la sécheresse (pertes de moyens de subsistance, séparation des familles lors des déplacements, viols de masse/viols en réunion, autre type de violences…). Ainsi les traumatismes vécus par ces populations, et particulièrement par les mères et par les enfants, aggravent les vulnérabilités de ces populations et augmentent les risques de malnutrition en affectant négativement les comportements et pratiques des personnes censées alimenter, stimuler & soutenir émotionnellement les enfants, ou en occasionnant des refus de manger menant à la malnutrition. Le manque de stimulation psychosociale & la malnutrition s’entretiennent dans un cercle vicieux.

  • LES TRAVAILLEUSES DU SEXE SUREXPOSEES AUX VIOLENCE ET AU VIH/SIDA

    En Éthiopie, le  VIH/Sida affecte de manière disproportionnée les populations clés, particulièrement les travailleuses du sexe (TDS). En 2021, selon ONUSIDA, 23% d’entre elles étaient séropositives (contre moins de 1% des femmes dans la population générale). Malgré leur forte exposition aux VIH/Sida & aux IST en général, les TDS peinent à accéder aux préservatifs (dont le prix a fortement augmenté dans le pays), aux services de dépistages, et aux soins de santé, et au soutien psycho-social.

     

    Par ailleurs, les TDS sont fortement exposées aux risques de violences liées au genre, malgré l’absence de statistiques nationales, MdM constate un nombre important de violences (violences physiques, sexuelles, meurtres) dont la majorité restent impunie.

     

    La forte stigmatisation dont sont victimes les TDS ainsi que leurs difficultés économiques, sont des obstacles majeurs les empêchant d’exercer leurs droits fondamentaux (santé, sécurité, justice). Les acteurs institutionnels (forces de police, armée, système judiciaires, personnel soignant) sont peu sensibilisés sur les problématiques rencontrées par les TDS et sur leurs droits. Par ailleurs, on observe qu’un nombre important de TDS exerce dans des zones dont elles ne sont pas originaires, soit parce qu’elles sont des personnes déplacées/réfugiées qui utilisent le travail du sexe comme stratégie de survie, soit parce qu’elles exercent par choix dans une zone éloignée de leur zone d’origine afin d’éviter la stigmatisation dans leur communauté d’origine, dans ces deux cas ces TDS sont privées de leur réseau de support familial & communautaire.

© Quentin Top

NOTRE ACTION D’AIDE HUMANITAIRE EN ÉTHIOPIE

En Éthiopie, notre assistance permet de restaurer l’accès aux soins de santé primaire pour les personnes affectées par des crises & d’améliorer l’accès pour les TDS à des services de réduction des risques.

LES PILIERS DE NOTRE ACTION EN ÉTHIOPIE

  • ASSURER L'ACCÈS AUX SOINS DE SANTÉ PRIMAIRE POUR LES PERSONNES AFFECTÉES PAR LES CRISES

    Ce projet d’urgence financé par l’Union Européenne (DG ECHO) & l’OMS et réalisé en partenariat avec Médecins du Monde-Allemagne et l’ONG internationale COOPI, a assisté 7 centres de santé dans les régions Somali, Oromo, & Afar. Les centres de santé ont bénéficié dans ce cadre, d’appuis en équipements, formation du personnel soignant, et réhabilitations d’infrastructures.

     

    Des cliniques mobiles ont été déployées afin d’assister les populations les plus reculées ainsi que les populations déplacées suite au conflit. Ce projet a notamment pu mener des cliniques mobiles sur le site de Guraï suite au déplacement de population massif lié à la prise de la zone de Yalo par le groupe rebelle TPLF.

  • OFFRE DE SERVICES DE REDUCTION DES RISQUES POUR LES TRAVAILLEUSES DU SEXE

    Le projet vise à réduire les risques et favoriser le respect des droits fondamentaux des travailleuses du sexe exerçant sur le corridor Addis-Abeba – Djibouti. En effet, dans cette zone très fréquentée par les transporteurs en camion, de nombreuses personnes vulnérables exercent le travail du sexe.

     

    Ainsi le projet propose l’accès à des services de santé sexuelle et reproductive (information, dépistage et traitement des infections sexuellement transmissibles, dépistage du VIH/SIDA, prophylaxie préexposition et post-exposition et soins anti-rétro-viraux, accès au planning familial, et services de lutte contre les violences sexuelles). Par ailleurs, des services de soutien psychologique et juridiques ainsi que des formations sont également proposées dans le cadre du projet.

  • Bilan

    En 2022, les projets de MdM en Ethiopie ont permis d’atteindre les résultats suivant :

    • 15 387 enfants traités pour paludisme, diarrhée, ou infection respiratoire aigüe;
    • 2 173 naissances vivantes assistées par du personnel médical qualifié,
    • 5 987 TDS ont bénéficié d’au moins un des services proposés par le projet.
  • 72 315

    Bénéficiaires en 2022.

  • 2 600 000

    Budget 2022.

72 315

Bénéficiaires en 2022.

2 600 000

Budget 2022.

Historique
  • 1997

    Appui aux soins de santé primaires en région Afar, dans le district de Dubti. Fermeture du programme en 2000.

  • 2000

    Ouverture d’un programme de formation de chirurgiens à Addis Abeba et Aksoum.

  • 2008

    Intervention en soins de santé primaire en région Somali. Fermeture du programme en 2011.

  • 2014
    Ouverture du programme de lutte contre les mutilations génitales.
  • 2015

    Programme de soutien aux réfugiés érythréens.

  • 2017

    Réponse ponctuelle à une épidémie de choléra dans plusieurs districts de la région Afar.