Au plus fort du conflit avec l’Etat Islamique, l’Irak comptait près de 6 millions de civils déplacés. Aujourd’hui, près d’1,3 million de personnes vivent toujours hors de leur région d’origine dont 70% depuis plus de 5 ans. Si 4,7 millions de personnes sont retournées dans leurs régions d’origine, les besoins humanitaires de ces populations, en particulier déplacées et retournées hors des camps, ont augmenté de manière significative au cours de l’année écoulée. Quelques 2,5 millions de personnes sont encore aujourd’hui en situation d’urgence, contre 1,8 million en 2020.
Les raisons de cette grande vulnérabilité sont multiples : traumatismes liés aux exactions de l’Etat Islamique, tensions communautaires, inquiétudes vis-à-vis des débris de guerre, logements endommagés ou détruits. Le manque de services disponibles, notamment en matière de soins de santé et d’éducation, ainsi que le manque de moyens de subsistance constituent également des raisons de non retour. Un constat particulièrement avéré pour la population yézidie au Sinjar, Ninewa pour qui une aide humanitaire ciblée est déployée.
En octobre 2020, le gouvernement a accéléré le processus de fermeture des camps de personnes déplacées. En janvier 2021, on estimait que plus de 45 000 personnes avaient dû quitter 14 camps en Irak fédéral, venant s’ajouter au million de personnes déplacées vivant hors camp. Sans solution de relogement durable, la plupart ont trouvé des solutions d’urgence et 30 % d’entre elles se trouvent désormais en situation de déplacement secondaire.
Si le nombre global de personnes en besoin d’assistance humanitaire reste comparable à celui de 2020, le nombre de personnes ayant des besoins aigus a augmenté de 38 % en 2021, en particulier en dehors des camps et dans les lieux de retour. Cette augmentation est en partie due à la crise du COVID-19.